Les entreprises dites « massacreuses de projets » sont de retour. Établies dans la wilaya d’El Tarf au même titre qu’à Annaba, elles font constamment l’objet de mises en demeure et de résiliation de contrats, et cerise sur le gâteau, la qualité de leurs travaux laissant toujours à désirer. Placées sur liste noire pour une période d’une année en général, ces entreprises reviennent soumissionner dans des opérations de la Direction de l’Urbanisme, de l’Architecture et de la Construction (DUAC), de la Direction des Equipements Publics (DEP) et d’autres secteurs comme l’hydraulique. Leur principale stratégie de fraude consiste à voler en gonflant les quantités, multipliant par exemple par trois ou quatre le nombre de regards réalisés, avec la complicité du chargé du suivi. A cet égard, l’exemple nous vient d’une entreprise dont les travaux, initialement évalués à 250 millions, ont été facturés à 750 millions. La DUAC, maître d’ouvrage, a manqué de peu d’engager des poursuites judiciaires, non sans suspendre le chargé du suivi. Depuis, un double contrôle est effectué pour éviter de tels écarts. Pour ces entreprises aux profits véreux, tous les moyens et tous les coups sont permis pour engranger un maximum de gains. Elles usent de tous les subterfuges pour remporter des marchés, proposant dans les soumissions des prix prétendument les moins disant, leur permettant d’emporter les appels d’offres. Puis, avec des bureaux d’études manipulés à leur guise et des prestations ajoutées par-ci, un métré gonflé par-là, elles parviennent à réaliser de bons bénéfices. Souvent, c’est carrément un directeur de secteur qui se met au service de ces entreprises sans vergogne. Selon des gérants d’entreprises, dont beaucoup ont déclaré faillite à cause de ces pratiques déloyales, il est temps de bannir définitivement celles qui récidivent dans la tricherie.
Iheb
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