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Poursuivi dans plusieurs affaires en Algérie : La France rejette l’extradition de Bouchouareb

« Je ne suis pas un voleur mais un grand industriel anti-islamiste ».Auditionné en appel à propos des demandes de son extradition formulée par l’Algérie, hier, au sein de la cour d’Appel d’Aix-en-Provence,dans le Sud de la France, l’ancien ministre de l’Industrie, Abdesselam Bouchouareb a joué les innocents. L’AFP qui a donné l’information, a décrit un homme visiblement malade au bord des larmes. Le parquet l’entendu et a demandé à la chambre d’instruction de rejeter toutes les demandes algériennes dans ce sens. Personnage-clé de l’ère Abdelaziz Bouteflika, Abdesselam Bouchouareb a occupé le poste de ministre de l’Industrie à plusieurs reprises, dont la dernière a duré de 2014 à 2017. Lors des procès des anciens hommes d’affaires et ministres, son nom a été souvent cité comme étant le commanditaire, voire le détenteur de la décision dans plusieurs affaires où sa haute main était même supérieure à celle de certains premiers ministres. Au moins à 5 reprises, il a été condamné, par contumace, à 20 ans de prison pour corruption, mauvaise exploitation de sa fonction et détournements de biens publics. Des peines impossibles à exécuter puisque l’homme habite en France, d’où les appels de la justice algérienne à son extradition .Ce mercredi 5 mars, le parquet général a demandé à la cour d’appel d’Aix-en-Provence d’opposer un avis défavorable aux six demandes d’extradition vers l’Algérie d’Abdesselam Bouchouareb. « L’éloignement de M. Bouchouareb, gravement malade, ferait courir à celui-ci, si ce n’est un risque de vie, (un risque) de déclin rapide et irréversible de son état de santé », a estimé l’avocat général, Raphaël Sanesi de Gentile, rapporte l’AFP. Aux interrogations de la justice française à propos d’éventuelles conditions de détention, les autorités algériennes ont évoqué une incarcération au centre pénitentiaire d’El Harrach, à Alger, dans des « salles de 120 à 145 m2 », sans indiquer le nombre de détenus dans ces salles. « J’ai du mal à imaginer qu’il puisse vivre dans une communauté de vie avec une quinzaine de personnes », a précisé l’avocat général. « Plutôt 100 personnes », a renchéri Me Benjamin Bohbot, avocat d’Abdesselam Bouchouareb. Pour sa part, l’avocate de l’Etat algérien Me Anne-Sophie Partaix a estimé que les autorités judiciaires, ont, le 13 février 2025, « donné les garanties nécessaires » à la justice française : « M. Bouchouareb a volé de l’argent aux Algériens, il a été condamné et doit répondre de ses actes », a-t-elle insisté. L’avocat de Bouchouareb a lui crié au procès politique. « L’aspect politique crève les yeux, si on envoie M. Bouchouareb en Algérie, c’est pour y mourir ». « Mes collègues sont injustement incarcérés car ils ont voulu appliquer la loi », a appuyé l’ancien ministre de l’Industrie, dont c’est la première sortie publique depuis de très longues années. L’affaire est laissée en délibéré pour le 19 mars. La chambre d’instruction rendra alors son verdict et décidera, définitivement, du sort de l’ancien ministre de l’Industrie.                             

Akli Ouali

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