80 views 5 mins 0 Comment

ES Sétif 1 – 0 JS Saoura : Un succès sans éclat, des lacunes persistantes

Après le point ramené de Magra, où les hommes de Nabil Kouki n’avaient rien fait pour l’emporter face à un adversaire en difficulté, l’ESS se devait de montrer un meilleur visage face à la JS Saoura. Mais une fois de plus, les supporters, contraints de suivre leurs protégés depuis chez eux, ont été déçus. Comme le dit l’adage, « qui sème le vent récolte la tempête ». L’Aigle Noir version Sonelgaz a semé l’amateurisme et le plafonnement des salaires, pendant que les autres grosses cylindrées du Championnat investissent massivement pour dominer la scène nationale et s’imposer sur le continent. Des choix stratégiques qui rapportent, tant sportivement que financièrement. Mais comment espérer pratiquer un football de qualité sur une pelouse qui ressemble davantage à une dangereuse piste de patinage qu’à un terrain de Ligue 1 ? Évoluant sur ce champ de ruines avec sept joueurs à vocation défensive (Chaâbi, Boubakeur, Diarra, Gatal, Ferhani, Chikhi et Kossi), l’ESS n’a jamais réellement inquiété une JSS dominatrice, techniquement et tactiquement, mais cruellement mal récompensée. Hormis une frappe puissante de Chikhi (46’), détournée difficilement par Adjouder, le gardien de la JSS, les partenaires de Chaâbi n’ont rien montré, dans un stade vide. Ironie du sort, c’est d’ailleurs une erreur de ce même Adjouder qui a permis à Eduwo d’inscrire l’unique but de la rencontre dans les ultimes instants (90’+4). Si Nabil Kouki n’est pas responsable du deuxième mercato raté consécutif de l’ESS – ayant pris l’équipe en cours de route – il n’est pas pour autant exempt de tout reproche. Son équipe, dépourvue d’un plan de jeu et de caractère, peine à convaincre. La transparence de certains éléments comme Kossi, Petroipa, Bouchama, Ferhani et Chikhi, qui se contentent de jouer les figurants, a encore une fois mis en lumière les carences d’un effectif à bout de souffle et faible techniquement. Il est presque impossible de jouer les premiers rôles avec un effectif aussi limité. Le football de haut niveau exige des investissements lourds et de grosses pointures, faut-il le rappeler une nouvelle fois ? La seconde période est traditionnellement celle des entraîneurs, mais Kouki, limité par son banc, n’a pas su trouver la solution. Attendant la 80e minute pour faire entrer Bouhamidi à la place d’un Bouchama fantomatique, il a aussi remplacé un Petroipa hors de forme par Bacha, un attaquant brouillon et sans réel impact sur le jeu. Depuis le début de la saison, les mêmes lacunes persistent, conséquence directe d’un recrutement bâclé lors de l’intersaison. Ignorant que le haut niveau exige des joueurs d’envergure, le nouveau propriétaire a, une nouvelle fois, misé sur des éléments de seconde zone, le mercato hivernal raté n’ayant fait qu’accentuer la chute d’un ESS méconnaissable. En fin de match, Kouki s’est montré satisfait du résultat, mais il reste difficile de comprendre son optimisme. L’ESS n’a pas battu un cador comme le MCA, l’USMA ou la JSK, et sa victoire repose davantage sur une erreur adverse que sur une performance maîtrisée. Le but de la délivrance inscrit par Eduwo à la dernière minute rappelle celui marqué contre le CRB, dans des conditions presque similaires. Grâce à ces trois points inespérés, l’ESS grimpe provisoirement à la 5e place, avec 28 unités, à trois longueurs de l’USMA, bon troisième derrière le MCA et le CRB. Mais pour rester dans la course, il faudra enchaîner les bons résultats, dans une phase retour qui s’annonce compliquée. Le prochain déplacement face à l’ES Mostaganem local, à huis clos, sera déjà un test crucial pour le Tunisien et sa bande, qui n’ont pas droit à l’erreur …

Kamel Beniaiche

Comments are closed.