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Sénat : Le FLN sauve les meubles, El Moustakbel fait une percée

La scène politique nationale est quasiment anesthésiée depuis la dernière présidentielle, du coup le renouvellement partiel du Conseil de la Nation, opération qui s’est déroulée dimanche au niveau des sièges des wilayas, est, on ne peut mieux tomber, pour la rappeler (scène politique) au bon souvenir des citoyens. Les résultats, non officiels, car ils restent à être validés par la Cour constitutionnelle, n’ont pas donné lieu à un grand chambardement en termes de sièges, dans la mesure où le FLN a pu quand même sauver les meubles, en s’adjudant 19 sièges sur les 58 mis en compétition. L’arrivée en tête de l’ex-parti unique ne doit pas pour autant faire illusion, car dans la foulée il a perdu pas moins de 34  sièges par rapport au précédent renouvellement partiel de 2022.Un résultat qui prend à revers les désirs de  la Direction du parti qui, avant le vote,  plastronnait en soutenant  dans un message adressé aux Mohafadha pour galvaniser ses grands électeurs que «Les adversaires du parti attendent son revers, mais aujourd’hui, avec votre vote et votre loyauté, nous prouverons que le FLN n’est pas vaincu, mais renouvelé et renforcé, sortant plus fort de chaque bureau de vote». L’autre parti du pouvoir le RND, certainement à la faveur du nombre important de ses élus locaux arrive juste derrière le FLN en arrachant la bagatelle de 14 sièges sur les 58 en compétition. Ce qui n’est pas si mauvais pour un parti, frappée de plein fouet par une crise interne, après le départ forcé de Ahmed Ouyahia et ses fidèles.  La surprise est du fait du parti El Moustakbel qui fait une percée assez remarquable  en arrivant en tête avec une bonne dizaine de sièges dont certains obtenus dans les terres traditionnelles du FLN et du RND. Avec ce résultat plus qu’honorable, le parti dirigé actuellement par Fateh Bougtob ,qui a succédé en 2024 à Abdélaziz Bélaid, poussé à la sortie par une fronde interne, devient la troisième force politique au sein de la chambre haute du Parlement et peut même constituer un groupe parlementaire avec les cinq sièges qu’il occupe déjà. Le parti IND arrive pour sa part avec six  strapontins, ce qui n’est pas négligeable pour un parti qui reste largement inconnu du public et des médias. Les deux partis islamistes El Bina de Bengrina et HMS de Abdellali Chérif  arrivent à égalité  avec trois sièges chacun, ce qui confirme une tendance lourde sur la scène politique nationale, à savoir le repli  de l’islamisme politique qui se confirme et se conforte de scrutin en scrutin. Le FFS, comme de tradition, il a obtenu les deux sièges en compétition dans les wilayas de Tizi-Ouzou et Béjaia, confinement ainsi son hégémonie sur la région de Kabylie. Enfin, le parti Taj, dirigé par l’ex-journaliste de la télévision publique  Fatma Zohra Zerouati, depuis l’incarcération d’Amar Ghoul, sauve l     face avec un siège. Cette première partie du renouvellement partiel du Conseil de la nation est  marqué par un taux de participation de 96, 31%  et une organisation rigoureuse, selon Karim Khelfane, le président par intérim de l’ANIE. Reste la deuxième partie, c’est-à-dire la nomination de la moitié du tiers présidentiel par le président de la République. Soit 29 nouveaux sénateurs qui seront choisis parmi les personnalités historiques, politiques, scientifiques et artistiques nationales. Le compte sera ainsi bouclé et les regards des observateurs seront alors braqués  sur la cérémonie d’investiture des sénateurs qui devrait avoir lieu la première ou la deuxième semaine du mois d’avril Cette cérémonie sera particulièrement scrutée par les observateurs politiques, car elle sera l’occasion d’un événement politique majeur, à savoir le passage de témoin par Salah Goudjil à une autre président.  Ayant déjà fait deux mandats, l’ex-adjoint de Mustapha Ben Boulaid et vétéran de la révolution, ne peut plus  être réélu pour un troisième mandat, en vertu de la nouvelle constitution algérienne qui fixe à deux et seulement deux , le nombre de mandat électif en Algérie. Comme de juste, les spéculations vont déjà bon train sur le futur numéro deux de l’Etat algérien. Des noms sont ainsi jetés dans l’arène, comme celui de Abderachid Tebbi, ex- ministre de la Justice. On évoque aussi la possibilité d’un revenant : Abdelaziz Belkhadem  qui s’est distingué ces dernières semaines par de discrètes sorties.  Alors, qui pour succéder au vétéran Salah Goudjil   ?

H.Khellifi.  

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