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Entre obstructions et inondations : Aïn M’lila engluée dans ses eaux usées

La ville d’Aïn M’lila fait face à une crise majeure dans la gestion de son réseau d’assainissement, révélant des problèmes structurels profonds qui compromettent l’efficacité du service public. Des anomalies de conception et d’installation affectent aussi bien les quartiers anciens que les zones récemment aménagées, soulevant de sérieuses questions sur la rigueur des services de contrôle.

Parmi les défaillances techniques constatées figurent des inclinaisons inadaptées et l’utilisation de tuyaux de diamètre insuffisant, provoquant d’importants dysfonctionnements dans l’évacuation des eaux usées. Cette situation est particulièrement critique dans les quartiers populaires de Fourchi et Soualhia, où les problèmes de rejets atteignent des proportions alarmantes. L’état dégradé des revêtements routiers exacerbe ces difficultés, avec des bouches d’égout obstruées ou même supprimées lors de travaux de réhabilitation de la voirie. La direction de l’Office National d’Assainissement (ONA) peine à répondre efficacement à ces multiples contraintes. Bien que ses équipes interviennent régulièrement pour effectuer des curages préventifs et gérer les situations d’urgence telles que les inondations et les obstructions, leurs actions restent limitées par un manque de ressources matérielles. La pénurie de camions hydrocureurs constitue un handicap majeur pour l’ONA, contraignant les agents à réaliser manuellement de nombreuses opérations qui devraient être mécanisées. Cette situation ralentit considérablement les interventions et diminue leur efficacité face à l’ampleur des besoins. La vétusté des infrastructures représente un autre défi de taille. Dans de nombreux secteurs, les réseaux d’assainissement assument la double fonction de collecte des eaux usées et pluviales, ce qui provoque des engorgements fréquents lors des précipitations. Les experts du domaine recommandent la séparation de ces deux types d’écoulement par la création de réseaux distincts, une solution qui reste toutefois théorique en l’absence de financements adéquats. La problématique de l’assainissement à Aïn M’lila illustre les conséquences d’un développement urbain insuffisamment planifié et d’un manque d’investissement dans les infrastructures essentielles. Une refonte globale du réseau, accompagnée d’une allocation plus substantielle de ressources, apparaît comme la seule réponse viable pour garantir un service d’assainissement efficace et prévenir les risques sanitaires et environnementaux associés aux défaillances actuelles.

Nasreddine Bakha 

photo : archives

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