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Sétif se penche sur l’enseignement de l’urbanisme : Plaidoyer pour une nouvelle approche pédagogique

Les locaux « Régus » du centre d’affaires du Park Mall de Sétif ont accueilli, jeudi 13 mars, une rencontre scientifique organisée par la fondation Héritage, Ville et Architecture (HCA). Cet événement s’inscrit dans le cadre des préparatifs d’un conclave national prévu en mai 2025 à l’université de Sétif, sous le thème : « L’enseignement de l’urbanisme en Algérie ». Cette soirée ramadhanesque a été animée avec brio par le Dr Khaled Chorfi, responsable de la filière urbanisme au département d’architecture et des sciences de la terre, urbaniste expert, consultant, enseignant universitaire et chercheur au laboratoire « Projet urbain, ville et territoire ». Dans un climat d’interaction et d’échanges, les participants ont débattu des enjeux liés à l’enseignement de l’urbanisme. Selon l’architecte Abdelkarim Leneguer, membre fondateur de la HCA et initiateur de cette rencontre : « Face aux défis urbains complexes auxquels l’Algérie est confrontée, il est devenu nécessaire de repenser les méthodes d’enseignement de l’urbanisme. Les mutations rapides, la pression démographique et les inégalités régionales exigent une nouvelle approche pédagogique pour former des urbanistes et ingénieurs dotés de solides compétences techniques, d’une capacité d’analyse systémique et d’une éthique professionnelle souple, adaptée aux transformations environnementales, numériques et sociales ». Il a également souligné la nécessité d’intégrer ces réformes dans un cadre différencié, tenant compte des réalités locales : « Le processus de réforme doit prendre en considération les disparités entre les grandes villes à croissance rapide, les villes moyennes en quête d’identité et les zones rurales en mutation ». En outre, il a insisté sur l’importance de renforcer les liens entre l’enseignement, la recherche et la pratique professionnelle à travers une collaboration étroite avec les collectivités locales, les bureaux d’études et les acteurs de la société civile. Le débat a exploré les lacunes entre la théorie enseignée et la pratique professionnelle, mettant l’accent sur la nécessité d’une approche interdisciplinaire et l’intégration des nouvelles technologies. Les intervenants, dont d’anciens responsables du secteur, ont présenté divers modèles urbains, analysé des expériences passées et évoqué les défis actuels de la planification urbaine, notamment la nécessité de trouver un équilibre entre les connaissances universelles et la spécificité du contexte algérien. L’importance de la collaboration entre les universités, les bureaux d’études et les institutions gouvernementales a également été soulignée pour améliorer la formation et la pratique de l’urbanisme. Les discussions ont mis en lumière « les faiblesses de la formation actuelle en urbanisme en Algérie », pointant « un déséquilibre entre la théorie et la pratique ». Les intervenants, unanimes, ont plaidé pour une approche interdisciplinaire intégrant des disciplines telles que la sociologie, l’économie et les nouvelles technologies. Ils ont aussi insisté sur la nécessité de conjuguer l’apprentissage des principes universels de l’urbanisme avec une connaissance approfondie du contexte local. Enfin, la conférence a mis en exergue l’importance d’une collaboration accrue entre les universités, les bureaux d’études et les autorités pour améliorer la formation. L’intégration des nouvelles technologies, notamment la modélisation 3D (trois dimensions) et l’Intelligence Artificielle, a été présentée comme un levier incontournable pour moderniser l’enseignement dans cette spécialité.

Faouzi Senoussaoui

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