
Le verdict concernant l’affaire de la banque en ligne Paysera sera demain rendu par la justice Lors des audiences devant la chambre criminelle de la Cour d’Alger, les prévenus, impliqués dans de grosses opérations de transfert de devises vers l’étranger, ont été confrontés à de lourdes accusations. Le procureur général a réclamé un durcissement des peines à leur encontre. Parmi les charges retenues contre les 12 individus poursuivis dans cette affaire, figurent la violation de la réglementation sur les changes et les mouvements de capitaux, l’absence d’autorisations officielles, l’exportation et l’importation de fonds en dehors des circuits bancaires conventionnels. Selon des sources judiciaires, les prévenus sont également inculpés de blanchiment d’argent, fraude fiscale via l’utilisation de fausses factures et exploitation illégale d’une institution financière étrangère sans agrément officiel. Au cœur de cette affaire, la société privée OGS, spécialisée dans l’exploitation de centres d’appels, qui s’est révélée un agent « clandestin » et « illégal » de la banque lituanienne fictive Paysera en Algérie. Face à ces graves accusations, les prévenus ont nié en bloc toute implication dans une quelconque manœuvre frauduleuse. Selon leur défense, Paysera n’est pas une banque selon les définitions classiques, mais une application de type portefeuille électronique permettant d’effectuer des transactions à distance. Un plaidoyer qui n’a pas trop convaincu le procureur général. Celui-ci est resté impassible en réclamant un durcissement des peines. Lors du premier jugement rendu le 1er octobre dernier par le pôle pénal économique et financier de Sidi M’hamed, M. Mounir et S. Karim, les gestionnaires de la société OGS, avaient été condamnés à 4 ans de prison ferme et à une amende de 33 millions de dinars chacun. Kostas Noreika, directeur général de Paysera avait écopé de 5 ans de prison avec une amende de 66 millions de dinars, assortie d’un mandat d’arrêt international. Des peines, variant entre un an de prison ferme et un an de prison avec sursis, ont été prononcées contre le reste des prévenus. Les entreprises impliquées dans cette affaire risquent des amendes équivalant à huit fois le montant des transactions frauduleuses. Selon les résultats de l’enquête, la société OGS opérait comme une institution financière non autorisée en Algérie, utilisant les services de Paysera pour transférer illégalement des fonds à l’étranger. En septembre 2024, le tribunal du pôle pénal économique et financier de Sidi M’hamed représenté par le ministère public avait demandé des peines « exemplaires » pour les principaux accusés, impliqués directement dans la grosse perte subie par le Trésor et évaluée à 200 milliards de centimes. Les « membres du réseau criminel », dont l’activité a été détectée en 2016, et qui a été démantelé avaient créé un centre d’appel, OG Solutions, pour couvrir les activités clandestines de la banque électronique lituanienne en ne tenant aucun compte des instructions émises par la cellule de traitement de renseignement financier relevant du ministère des finances. Il est à rappeler que les mis en cause avaient bénéficié d’un prêt d’un (1) milliard de centimes de la part de l’ANSEJ pour lancer une affaire qui n’allait pas tarder à se révéler comme une grosse opération de transfert illicite de devises et blanchiment d’argent. Après plus d’une année d’investigations non-stop, les gérants du centre d’appel, QG Solutions, et leurs complices ont fini par faire des aveux les impliquant avec des preuves à l’appui dans un retentissant scandale financier ayant touché des entreprises algériennes et étrangères.
Mohamed Mebarki
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