
C’est une petite révolution dans le monde de la consommation : les établissements Amor Benamor, sont passés sous la coupe de l’État. Particulièrement prisée pour les compositions culinaires des ménagères algériennes et commercialisée même à l’étranger, notamment en France et en Tunisie, la célèbre marque de couscous et de pâtes alimentaires change de label commercial et s’appelle désormais « Pâtes de l’Est ». L’information de cette nationalisation, a été rendue publique par l’Association de protection et d’orientation du consommateur et de son environnement (APOCE). « Les produits du groupe privé Amor Benamor ont été officiellement renommés Pâtes de l’Est, après que le groupe est devenu une marque de consommation publique », annonce l’association présidée par Mustapha Zebdi, dans une publication sur sa page Facebook. Suite à cette annonce, la Toile s’est emballée, notamment par des commentaires, oscillant entre incrédulité et craintes de voir les produits de cette marque perdre en qualité. Inscrite dans les mesures prises par l’État pour récupérer les entreprises des oligarques, cette annonce marque un tournant dans la vie du fleuron industriel désormais placé sous la houlette du groupe public AGRODIV, spécialiste de l’agro-industrie en Algérie. Dans les rayons des supérettes, on peut encore apercevoir quelques paquets de couscous, de semoule ou de pâtes avec le sigle Amor Benamor, mais cela ne devrait pas durer. En effet, le produit « new-look », siglé Pâtes de l’Est, est déjà présent sur les étals, en gardant le même packaging, les mêmes couleurs et le même graphisme, selon la photo du nouveau produit illustrant la publication de l’APOCE. Il s’agit visiblement d’un choix de prudence sur le plan marketing de la part du nouveau propriétaire, AGRODIV, qui ne souhaite pas provoquer une rupture brutale dans l’imaginaire affectif de la ménagère algérienne. Mais il est à signaler que, dans les faits, il n’y a pas lieu d’avoir des a priori sur ce changement de tutelle, surtout qu’il s’agit ici de sauvegarder un outil de production. Néanmoins, la qualité future des produits reste au cœur des interrogations des internautes, selon l’APOCE. « Nous espérons et souhaitons que les produits de ce groupe soient toujours de la même qualité qu’auparavant », s’inquiète un citoyen cité par l’Association. La qualité, encore la qualité, rien que la qualité du produit : c’est le défi qui attend AGRODIV, pour maintenir dans le cœur de la ménagère algérienne le nouveau label « Pâtes de l’Est ».
H. Khellifi
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