
Le gouvernement français et notamment, les ministres de la droite continuent de pousser vers le pourrissement des relations entre l’Algérie et la France. Comme il fallait s’y attendre, ils ont réagi à nouveau à la réponse de l’Algérie qui a rejeté en la forme et dans le fond la liste des ressortissants algériens concernés par l’éloignement du territoire français. En effet, le premier à réagir est le ministre de l’Intérieur, Bruno Retailleau qui est sorti récemment de l’anonymat en raison de ses attaques à répétition contre l’Algérie. « Je regrette que l’Algérie refuse d’appliquer le droit international », écrit-il sur le réseau X. et d’ajouter dans une déclaration à France inter : « La réponse de l’Algérie, nous l’attendions. Cela signifie qu’Alger ne respecte pas l’accord de 1994 ». Comme s’il voulait que sa liste soit rejetée à tout prix, Bruno Retailleau affiche sa volonté d’aller vers l’escalade. Il a promis « une riposte graduée qui sera engagée », « comme l’a décidé le Comité Interministériel sous la présidence du premier Ministre ». Cela signifie, dit-il, la « suspension des accords de 2007 pour l’exemption de visa aux détenteurs de passeports diplomatiques ». Une autre femme politique qui attendait visiblement la même réponse de l’Alger est la cheffe des députés du Rassemblement National, Marine Le Pen, qui veut aussi aller vers l’escalade. Toujours sur X, elle estime que « l’heure n’est plus aux déclarations d’intention ». Marine Le Pen appelle ainsi le gouvernement de son pays à « agir sans délai », demandant un « gel des visas et des transferts de fonds privés », la « fin de l’aide publique au développement », et la « dénonciation des accords de 1968 ». Pour sa part, le ministre français de la Justice Gérald Darmanin évoque un rappel de l’ambassadeur de France à Alger. En plus de la suspension déjà évoquée de l’accord de 2007, qui exempte de visas les détenteurs de passeports diplomatiques, il mentionne un rappel de l’ambassadeur français en Algérie, faisant valoir qu’Alger avait déjà rappelé son ambassadeur à Paris en juillet 2024. « Avant de toucher les gens de la rue, nous avons à toucher les dirigeants politiques. C’est d’abord le rappel de l’ambassadeur. C’est la fin des passeports diplomatiques qui donnent droit à venir se faire soigner ou faire ses courses en France », déclare celui qui avait déjà suscité la polémique sur l’immigration algérienne lorsqu’il était ministre de l’Intérieur. « Et éventuellement après, on touche les gens », déclare Gérald Darmanin. Ces acteurs de la droite et de l’extrême droite en France semblent ainsi vouloir pousser carrément à la rupture des relations entre l’Algérie et la France et réaliser ainsi le rêve de leurs mouvements politiques respectifs.
Samir Rabah
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