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Inclusion des personnes en situation de handicap : La trisomie 21, une cause reléguée au second plan à Batna ?

Les personnes atteintes de trisomie 21 font face à une marginalisation persistante, une situation particulièrement visible dans la wilaya de Batna où la Journée mondiale fixée au 21 mars passe quasiment inaperçue. L’absence d’événements significatifs et de mobilisation autour de cette cause reflète un manque d’engagement sociétal profond. Seule l’Association Nationale pour l’Insertion scolaire et professionnelle des Trisomiques (ANIT) tente, avec des ressources limitées, de promouvoir l’intégration sociale et professionnelle des personnes trisomiques dans quelques wilayas. Cependant, son impact reste circonscrit face à l’ampleur des besoins. La trisomie 21, anomalie génétique due à la présence d’un troisième chromosome 21, constitue l’une des principales causes de déficience intellectuelle. Pour les familles concernées, l’absence de soutien institutionnel transforme cette réalité en un parcours d’obstacles permanents. De nombreux parents, confrontés initialement au choc du diagnostic, se retrouvent ensuite livrés à eux-mêmes pour assurer le développement et l’avenir de leur enfant. Si quelques classes spécialisées ont été créées, ces initiatives demeurent largement insuffisantes au regard des besoins. À Batna, l’infrastructure d’accueil se résume essentiellement à deux centres : un établissement psychopédagogique pour enfants en situation de handicap mental à Merouana, situé à quarante kilomètres du chef-lieu de wilaya, offrant 120 places, et un second centre avec internat à Arris, à 60 kilomètres au sud-est du chef-lieu, desservant les daïras d’Arris, Menaa, T’kout, Ichmoul et Bouzina. Ces structures s’avèrent toutefois nettement insuffisantes pour couvrir l’ensemble du territoire de la wilaya. Plus préoccupant encore, ces établissements souffrent d’une pénurie d’éducateurs spécialisés, personnel indispensable à un accompagnement adapté et efficace. Comme tout citoyen, les personnes trisomiques ont droit à l’éducation, à un suivi médical approprié et à une insertion sociale dignement accompagnée. La concrétisation de ces droits fondamentaux nécessite cependant un accompagnement continu et un suivi psychologique rigoureux. L’urgence réside désormais dans le renforcement des infrastructures existantes, la création de nouveaux centres spécialisés et la formation intensive d’éducateurs qualifiés. Sans ces mesures, les personnes atteintes de trisomie dans la région de Batna et au-delà continueront de faire face à une exclusion systémique contraire aux principes d’équité et d’inclusion.

Nasreddine Bakha

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