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Anniversaire de la mort de Mostefa Ben Boulaïd : Batna célèbre la mémoire du héros de la Révolution

La wilaya de Batna a rendu hommage hier, lundi 24 mars, au héros Mostefa Ben Boulaïd, figure emblématique de la Guerre de libération, à l’occasion du 69ème anniversaire de sa disparition. Plusieurs cérémonies officielles et activités culturelles ont marqué cette journée de recueillement et de mémoire. Le wali a présidé le lancement de la première édition du prix du martyr Mostefa Ben Boulaïd des arts plastiques à la maison de la culture Mohamed Laïd Al-Khalifa. Cet événement s’est déroulé en présence du ministre des Moudjahidine, des autorités locales civiles et militaires, ainsi que de nombreux citoyens venus honorer la mémoire du héros. Un moment de recueillement a également eu lieu au cimetière de Nara, dans la commune de Menaa, où des gerbes de fleurs ont été déposées. À Arris, ville natale du héros, une cérémonie de remise de prix a récompensé les collégiens et lycéens lauréats de diverses compétitions éducatives et culturelles organisées en prélude à cette commémoration. Né le 5 février 1917 à Arris, Mostefa Ben Boulaïd effectue son service militaire à l’âge de 22 ans et participe à la Seconde Guerre mondiale. À son retour en 1944, il s’installe dans sa ville natale où il exploite une ligne de transport entre Batna et Arris, ce qui lui permet d’établir des contacts avec différentes franges de la population. Son engagement politique prend une dimension plus concrète lorsqu’il intègre l’Organisation Spéciale (OS), structure chargée de collecter des fonds et d’acquérir des armes en vue d’une future action révolutionnaire. Face à l’impasse politique, il s’oriente définitivement vers la lutte armée. Mostefa Ben Boulaïd devient l’un des membres fondateurs du Comité Révolutionnaire d’Unité et d’Action (CRUA), qui rassemble plusieurs figures majeures du nationalisme algérien. En tant que responsable de la Zone-I (Aurès), il joue un rôle central dans le déclenchement des premières opérations de la Guerre d’indépendance le 1er novembre 1954. Son parcours révolutionnaire est interrompu en février 1955, lorsqu’il est arrêté à la frontière tuniso-libyenne puis condamné à mort par le tribunal colonial de Constantine. Cependant, en novembre de la même année, il parvient à s’évader de prison avec plusieurs compagnons d’armes et reprend la lutte dans les maquis de l’Aurès. Le 22 mars 1956, il tombe dans un piège tendu par l’armée coloniale, victime d’un poste radio piégé dissimulé dans un colis. Sa disparition constitue une perte considérable pour la révolution algérienne, mais son héritage demeure un puissant symbole de bravoure et de sacrifice pour la nation. À travers ces commémorations annuelles, la mémoire de Mostefa Ben Boulaïd reste vivace dans la conscience collective. Son engagement et son sacrifice continuent d’inspirer les nouvelles générations, témoignant de l’importance de préserver l’histoire et les valeurs pour lesquelles il s’est battu.

Nasreddine Bakha

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