
Le président de l’Assemblée Populaire Nationale (APN), Brahim Boughali, a présidé hier dimanche l’installation d’une commission parlementaire, chargée d’élaborer le projet de loi criminalisant le colonialisme français dans notre pays. Dans son allocution, Boughali a tenu de prime abord à préciser que le choix de la date pour l’installation de cette commission ne relève pas du hasard, puisqu’il a été mûrement réfléchi et coïncide avec un événement historique : le 68e anniversaire de l’assassinat, maquillé en suicide, de l’avocat et militant politique Ali Boumendjel, après avoir été torturé et exécuté par les parachutistes du général Massu. Un assassinat qui, précisera l’orateur, ne sera reconnu comme tel que le 2 mars 2021 par l’actuel président français, qui avait admis qu’Ali Boumendjel avait été « torturé et assassiné par l’armée française ». Par la suite, le président de la chambre basse du Parlement a affirmé que la question de la mémoire pour notre pays « ne se pose pas, comme certains le prétendent, comme un moyen de pression ou de marchandage, mais plutôt comme un devoir de fidélité aux sacrifices immenses consentis par l’ensemble du peuple algérien ». Mais pas que, puisque cette question relève également « d’une exigence morale et historique visant à faire éclater la vérité et à obtenir la reconnaissance des crimes commis contre l’homme, l’environnement et le patrimoine bâti », poursuit-il. Et de rappeler dans la foulée que ces crimes, « perpétrés avec une impunité révoltante, ont été consignés par leurs propres auteurs dans leurs mémoires, sans le moindre remords, et ont été dénoncés par la presse européenne de l’époque en raison de leur atrocité ». Boughali n’a pas non plus manqué de rappeler à cette occasion ce qu’a dit le président de la République, qui a affirmé avec clarté que le dossier de la mémoire « ne se dissipe ni avec le temps ni avec l’oubli, et qu’il ne saurait faire l’objet ni de concessions ni de marchandages », insistant sur le fait que cette question « restera au cœur des préoccupations jusqu’à ce qu’elle soit traitée de manière objective et équitable, dans le respect de la vérité historique ». Il a également rappelé que la criminalisation du colonialisme a retenu l’attention du législateur algérien depuis au moins la quatrième législature, avec un total de cinq propositions de loi émanant de diverses formations politiques représentées à l’APN. Il est à préciser que ladite commission est composée de Mézaine Djouzi du groupe parlementaire du Parti du Front de Libération Nationale (FLN), Fatima Baida, députée indépendante, Zakaria Belkheir du Mouvement de la Société pour la Paix (MSP), Smail Mira du Rassemblement National Démocratique (RND), Fateh Brikat du Front El Moustakbal, Kamel Benkhellouf du Mouvement El Binaa et enfin Abderrahmane Kadri, du groupe des députés sans affiliation partisane.
A. K.
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