
C’était un peu dans l’air depuis la pénurie de gasoil, apparue il y a environ une dizaine de jours. En effet, les stations d’essence de la région d’El Tarf, surtout celles se trouvant non loin des frontières tunisiennes, à l’image d’Aïn Assel, El Tarf, El Kala, Oum Theboul et El F’Rine, sont souvent à sec, créant un profond malaise pour les gérants d’entreprises, dont les engins ont besoin de gasoil, ainsi que pour les particuliers dont les véhicules roulent au gasoil. La cause en est les contrebandiers, côté algérien et tunisien, qui font deux à trois navettes par jour, faisant le plein de gasoil en territoire algérien pour le revendre de l’autre côté de la frontière. Ces tacots, comme les vieilles Mercedes, les Audi, les Peugeot 406 et autres marques dotées d’un réservoir pouvant contenir jusqu’à 100 litres par rotation, rapportent à ces contrebandiers plus de 10.000 dinars par jour. Un autre aléa s’ajoute à cette valse de va-et-vient : l’encombrement en fin de journée aux postes frontaliers d’Oum Theboul et El Ayoun, dans la mesure où l’on constate que les voitures de ces contrebandiers sont plus nombreuses que celles des gens ordinaires. Ces contrebandiers sont tellement pressés qu’on les voit constamment manœuvrer dangereusement sur les routes, jusqu’à provoquer parfois des accidents. Ces mêmes contrebandiers, comme pour joindre l’utile à l’agréable, transportent avec eux tout ce qui peut leur rapporter quelque bénéfice, comme l’huile de table, le café 1001, très prisé par les Tunisiens amateurs de café, les produits cosmétiques et les jus et boissons gazeuses. Cependant, depuis ce début de semaine, il n’est plus possible à ces contrebandiers de faire plus d’une rotation par jour. Chose que nous avons confirmée auprès de Fadhel Amar, directeur de l’inspection divisionnaire des Douanes de la wilaya d’El Tarf, qui nous a déclaré que désormais, il est strictement interdit pour tout véhicule de passer la frontière plus d’une fois par jour.
Iheb
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