
À l’occasion de la Journée mondiale du théâtre, la direction de la Culture et des Arts de la wilaya a organisé avant-hier, jeudi 27 mars, à midi, à la bibliothèque principale Barkat Slimane, une conférence intitulée : « Théâtre d’Annaba : Authenticité et ouverture ». Cette dernière était animée par l’écrivain et chercheur universitaire Nouar Abidi et le docteur Abdelkrim Chelbi de l’Université Badji Mokhtar d’Annaba (UBMA). Une rétrospective saisissante ! L’histoire du théâtre dans la ville a été l’objet de la conférence, présentée en deux parties. Le docteur Nouar Abidi a axé son intervention sur le théâtre à Annaba entre 1926 et 1940. Il a souligné les efforts de feu Hmaida Djenaidi, qui avait traduit « L’Avare » de Molière avant de monter la pièce « El Mouldia » en 1927, dédiée à la naissance du Prophète. Pour ce dramaturge, le théâtre était une école où l’on enseigne les valeurs et l’amour de la patrie. C’était une manière de faire de la résistance culturelle face au colonisateur qui guettait toute forme de résistance politique. Il a créé, par la suite, la troupe et l’école de musique Dar El Khoudja. La deuxième personnalité marquante, selon le docteur Nouar Abidi, fut Eldjendi Mekki, dont la notoriété avait dépassé les frontières du pays. Il a créé en 1929 l’association « Mezhar El Bouni » qui a monté les pièces « El Kif » en 1931 et « Ramdania » en 1932. L’association a ensuite effectué une tournée à l’est du pays et en Tunisie avec la pièce « Beni Seradj » en 1933, avant d’être fermée par les Français en 1934. C’est à partir de 1937 que H’cen Derdour a pris le relais en procédant à la réouverture de ladite association. Il a également créé l’opéra-comique et a monté plusieurs pièces dont « Taous Dalil », « El Rahil », « Ya Khali », etc. Dans la deuxième partie de la rencontre, le docteur Abdelkrim Chelbi a donné une liste presque exhaustive des pièces produites par le théâtre d’Annaba de 1962 à ce jour. Il a mis l’accent sur les travaux de Hamid Gouri et les prix obtenus par ce théâtre. L’artiste Abdelhak Benmarouf, présent à la rencontre, a proposé d’explorer davantage l’histoire du théâtre scolaire, celui des entreprises, coopératives et associations, afin de pouvoir écrire l’histoire complète du théâtre à Annaba. Le chanteur Mbarek Dakhla a partagé son expérience dans le théâtre, tandis que Kamel Benani a apporté une information intéressante : la première fois où son père, feu Hamdi Benani, avait joué sur scène, c’était en 1963, entre deux actes d’une pièce théâtrale. Nabil Rahmani est revenu sur chaque détail donné par les conférenciers pour enrichir le débat. D’autres interventions ont été tout aussi pertinentes. Saliha Berkouk, directrice de la Culture et des Arts d’Annaba, a souligné l’importance du théâtre comme vecteur de changement et a invité tous les acteurs à travailler ensemble pour le développer. Il est à noter que l’artiste Krim Atef a procédé à la lecture du « Message pour la Journée mondiale du théâtre 2025 », écrit cette année par le metteur en scène grec Theodoros Terzopoulos. Par ailleurs, le théâtre régional d’Annaba Azzedine Medjoubi a organisé une soirée dédiée à la Journée internationale du théâtre. La pièce théâtrale « El Nisf El Akher » (l’autre moitié) du théâtre régional de Guelma a été présentée.
Fatima Zohra Bouledroua
photo : page facebook Théâtre regional azzedine medjoubi-annaba-page officiel
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