
L’adage « qui sème le vent récolte la tempête » illustre parfaitement le naufrage de l’Entente Sétifienne, sacrifiée sur l’autel d’une gestion chaotique sous la coupe de Sonelgaz. Une fois encore, les inconditionnels sétifiens, lassés d’un football insipide, encaissent une nouvelle désillusion. Leur frustration est à la hauteur du spectacle affligeant offert par l’équipe : 90 minutes de jeu décousu, de désorganisation et d’une tactique brouillonne. Méconnaissable, l’Aigle Noir a une nouvelle fois trahi l’espoir de milliers de fidèles, dont certains ont bravé le jeûne et les kilomètres pour assister à cette débâcle, au Nelson Mandela Stadium. Face à un adversaire pragmatique, les partenaires de Chaabi n’ont jamais su imposer leur statut. Opportunistes, les joueurs d’El Bayadh ont patiemment attendu leur heure pour porter l’estocade à une équipe fantomatique, scellant ainsi une élimination aux allures d’humiliation. Cette sortie prématurée en Coupe d’Algérie met cruellement en lumière le bricolage de l’intersaison et l’aveuglement du nouveau propriétaire. En gérant l’ESS comme un vulgaire magasin de pièces détachées de bas de gamme, il a porté un coup fatal à l’identité du club. Sa politique d’austérité, menée avec l’ex-directeur sportif, a transformé une institution prestigieuse en une équipe quelconque, sans âme ni caractère. On ne construit pas un projet ambitieux en confiant les clés du recrutement à un ancien chômeur gratifié d’une carte blanche. Le professionnalisme ne se décrète pas : il exige des joueurs de qualité, pas des seconds choix. Dans ce marasme, Nabil Kouki, arrivé en pompier grâce à un coup de piston, n’est pas exempt de reproches. Contre un MCEB loin d’être un ogre, il a opté pour un schéma frileux, avec sept joueurs à vocation défensive (Douar, Chikhi, Ferhani, Gatal, Chaabi, Diarra et Oladapo). Discutables, ses choix ont facilité la tâche d’Amrouche, qui a su mieux gérer les péripéties d’un match marqué par un jeu haché, des déchets techniques et un arbitrage approximatif. Mais le mal est plus profond : derrière les projecteurs, les pseudo-recruteurs grassement payés doivent assumer leur responsabilité dans ce fiasco. Comment justifier que les quatre étrangers (Diarra, Kossi, Oladapo, Eduwo), ainsi que Bouhmidi, recruté lors du mercato hivernal, n’aient tout simplement pas le niveau pour évoluer à l’ESS ? Le propriétaire, qui promettait un club taillé pour le professionnalisme, doit revoir sa copie. Une purge est impérative. Il est temps de liquider ces rentiers du vestiaire, ces profiteurs qui attendent simplement le virement en fin de mois. L’élimination en Coupe d’Algérie n’est plus qu’un symptôme d’un mal bien plus grand. Faisant profil bas, les « anciens » joueurs n’ont été d’aucune utilité à leur club. Ils ne peuvent rester dans l’ombre et bénéficier de tous les avantages d’un bon contrat, alors que leur équipe navigue à vue. Si rien ne change, le pire reste à venir : l’ESS n’a toujours pas assuré son maintien en Ligue 1.
Kamel Beniaiche
Partager :