
Sollicités depuis le fatidique vendredi 4 avril, lorsque la noyade accidentelle du jeune homme de 19 ans dans les eaux du barrage d’Oued Djedra leur a été signalée, les 37 plongeurs de la Protection civile poursuivaient hier encore, lundi 7 avril, le corps du malheureux baigneur, sans succès. Quatre journées de vaines recherches dans un plan d’eau particulièrement envasé, dont la profondeur atteint par endroits les 25 mètres et où la visibilité est quasi nulle. Des conditions très difficiles, qui ont mis à rude épreuve les sauveteurs venus des wilayas de Guelma, d’Oum El Bouaghi et d’El Tarf en renfort de leurs collègues de Souk-Ahras. A noter que ceux-ci ont installé leurs équipements d’intervention directement sur les bords du plan d’eau et ont même monté des tentes sur place pour servir d’abris pendant la nuit. Ainsi, pour la quatrième journée consécutive, les hommes-grenouilles, pourtant aguerris à ce type de situation pour la plupart d’entre eux, peinent à s’acquitter de leur noble mission dans une eau glaciale, depuis tôt la matinée jusqu’à la tombée de la nuit. Faisant preuve d’une remarquable ténacité, ils ont multiplié inlassablement les plongées, ratissant de long en large toute la retenue depuis l’endroit qui leur a été indiqué par les compagnons du disparu. Le colonel Abdallah Lagraâ, directeur de la Protection civile de la wilaya qui se confiait aux représentants de la presse locale hier, a rappelé que tous ses collaborateurs sont farouchement déterminés à repêcher le corps du noyé et à apaiser la douleur de sa famille. « Nous resterons mobilisés ici avec tous nos effectifs et nos moyens matériels, à sonder la moindre parcelle du barrage en amont et en aval jusqu’à retrouver ce malheureux jeune homme », a affirmé ce responsable en faisant noter que les recherches sont organisées de manière scientifique. Il signale que ses éléments sont en train d’utiliser la « technique du linéaire », qui consiste à déplacer au fur et à mesure les différentes embarcations avec à leur bord les plongeurs d’un point à un autre du large plan d’eau. Ce qui a l’avantage, précisera-t-il, non seulement d’alterner méthodiquement leurs immersions, mais aussi de gagner un temps précieux qui servira à prolonger leurs séjours dans ces eaux dont le fond est jonché d’arbres, de plantes aquatiques et d’une épaisse couche de vase. Le commandant Réda Messai, qui est en relation avec la presse en sa qualité de chargé de la communication de la direction de la Protection civile, indique, quant à lui, que les autorités locales avec à leur tête le wali sont présents en permanence sur les lieux du drame. Notre interlocuteur déplore le fait que les recherches aient été compliquées par les conditions météorologiques qui ont prévalu sur la région ces derniers jours. « Il n’est pas évident de retrouver un corps à travers une eau où l’on ne voit pas à une distance d’un demi-mètre tout au plus et de surcroît à des températures très basses. Nous restons toutefois confiants en nos capacités. Nous ramènerons la dépouille du regretté disparu à sa famille », ajoute-t-il sur un ton résolu. Parallèlement à cette action prolongée, une enquête a été ouverte par la Gendarmerie nationale pour déterminer les conditions précises dans lesquelles la regrettable noyade a eu lieu. Ce qui permettra, espère-t-on, d’élucider beaucoup de questions que se posent les habitants de la région et ses propres parents, entre autres celle de savoir ce qui a amené le malheureux Amine Rehamnia à nager dans les eaux de ce barrage encore en phase de remplissage, et surtout en cette période encore semi hivernale de l’année.
Ahmed Allia / Hamid Fraga
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