
Le Conseil national autonome des professeurs de l’éducation secondaire (CNAPESTE) a décidé de suspendre son mot d’ordre de boycott de la saisie des notes du deuxième trimestre. La décision a été prise à l’issue de l’assemblée générale du syndicat, tenue les 4 et 5 avril à Bouira, selon un communiqué rendu public. Ce boycott constituait une forme de contestation face au refus du ministère de l’Éducation d’engager un dialogue sur l’amendement du statut particulier des enseignants, ce qui a donné lieu à un bras de fer avec la tutelle. Le 20 mars dernier, au lendemain du début des vacances de printemps, le ministre de l’Éducation nationale, Mohamed Sghir Saadaoui, « a donné des instructions strictes et ordonné l’envoi de mises en demeure aux enseignants qui refusent de saisir les notes du deuxième trimestre, empêchant ainsi les élèves d’accéder à leurs relevés de notes ». Le ministre avait alors insisté sur le fait que « le non-respect de ces obligations constitue une faute professionnelle grave, justifiant l’application des mesures légales prévues dans de tels cas ». Dans ce contexte, il a réaffirmé avec fermeté « la nécessité de respecter ses directives, donnant des instructions strictes aux directeurs de l’éducation pour protéger les droits syndicaux au sein des établissements scolaires et maintenir un dialogue ouvert. Ces mesures s’inscrivent dans le cadre de la loi 23-02, tout en respectant le mode de fonctionnement de chaque organisation syndicale, qu’elle soit représentative ou non. » Pour rappel, de nombreux élèves des Collèges d’Enseignement Moyen (CEM) et de lycées à travers le pays n’ont pas pu récupérer leurs bulletins de notes à la fin du deuxième trimestre, en raison de la décision d’enseignants syndiqués de ne pas procéder à la saisie des résultats. Outre cette revendication, le CNAPESTE exige l’arrêt des poursuites judiciaires engagées contre son coordinateur, Messaoud Boudiba et un autre cadre du syndicat, tous deux placés sous contrôle judiciaire depuis plusieurs semaines. L’organisation réclame également le « respect des libertés syndicales ». Par ailleurs, le CNAPESTE dit, dans son communiqué, accueillir favorablement l’annonce par Saadaoui de la tenue prochaine de réunions avec les différents syndicats du secteur, dans l’optique de réviser les statuts particuliers promulgués en décembre. Toutefois, le syndicat insiste sur la nécessité d’un statut particulier propre aux enseignants, « en application des décisions annoncées par le président Abdelmadjid Tebboune ». Il revendique en outre une amélioration du pouvoir d’achat des enseignants, le traitement de tous les dossiers en suspens, ainsi que le maintien d’un dialogue ouvert et permanent.
Samir Rabah
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