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Condamnations à la peine de mort en Algérie en 2024 : Amnesty International enregistre « une forte baisse »

La justice algérienne a prononcé beaucoup moins de condamnations à la peine de mort en 2024. Selon Amnesty International, qui a publié, hier mardi, son rapport annuel sur la peine capitale dans le monde, l’Algérie a enregistré une forte baisse de cette sentence en 2024. En effet, l’ONG affirme avoir recensé huit condamnations, rappelant que le nombre de condamnés à mort était de 38 en 2023 et de 54 en 2022. « À la fin de l’année 2024, au moins 262 personnes se trouvaient sous le coup d’une sentence capitale », indique l’organisation, qui invite les autorités à abolir définitivement la peine de mort. « Nous exhortons les autorités à s’inscrire dans la dynamique mondiale en abolissant définitivement la peine de mort, à l’image des nombreux États qui l’ont déjà reléguée aux pages sombres de l’histoire, reconnaissant son caractère cruel et inhumain. Ce pas décisif serait en cohérence avec la position qu’a adoptée l’Algérie en parrainant, aux côtés de 69 autres pays, la dixième résolution des Nations unies appelant à un moratoire sur l’application de la peine capitale, adoptée le 17 décembre 2024 par une majorité des États membres », explique Hassina Oussedik, directrice d’Amnesty International Algérie, citée dans le communiqué de l’organisation. À l’échelle mondiale, Amnesty International relève que le nombre d’exécutions de cette sentence a atteint son plus haut niveau depuis 2015, tandis que le nombre de condamnations à mort a reculé. « Amnesty International a recensé plus de 1.500 exécutions dans 15 pays en 2024. L’Arabie saoudite, l’Irak et l’Iran, ayant exécuté 1.380 personnes, sont à l’origine de l’augmentation mondiale des exécutions en 2024. La Chine, l’Iran, l’Arabie saoudite, l’Irak et le Yémen sont les pays qui ont exécuté le plus grand nombre de personnes. Plus de 40 % des exécutions recensées en 2024 ont eu lieu illégalement, pour des infractions liées aux stupéfiants », indique l’ONG. Cette dernière a également recensé 2.087 condamnations à mort en 2024, soit une baisse de 14 % par rapport à 2023. Par ailleurs, les exécutions de la peine de mort ont augmenté en 2024, déplore le document, mais seulement dans 15 pays, « soit le chiffre le plus bas jamais enregistré, pour la deuxième année consécutive », tempère la même source. L’organisation relève également que la tendance est à l’abolition de cette peine dans le monde, avec 113 pays qui l’ont totalement bannie et 145 autres qui l’ont fait en droit ou dans la pratique. « En dépit de la minorité de dirigeants déterminés à instrumentaliser la peine capitale, le vent est en train de tourner. Ce n’est qu’une question de temps avant que le monde soit libéré de l’ombre des potences », prédit Agnès Callamard, secrétaire générale d’Amnesty International.

Samir Rabah

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