L’Algérie a réagi, mercredi, avec promptitude à la déclaration faite la veille par le secrétaire d’État américain, Marco Rubio, réitérant le soutien des États-Unis à la souveraineté marocaine sur le Sahara occidental, dans le cadre d’un large plan d’autonomie. Dans un communiqué émanant du ministère des Affaires étrangères, l’Algérie commence par exprimer ses regrets face à la reconduction de cette position pourtant ancienne, datant du premier mandat du président Trump, tout en réaffirmant que seul le plan d’autodétermination sous l’égide de l’ONU constitue une solution viable. Le communiqué souligne que l’Algérie « regrette la confirmation de cette position de la part d’un membre permanent du Conseil de sécurité, dont il est normalement attendu qu’il témoigne d’un respect de la légalité internationale de manière générale, et des résolutions du Conseil de sécurité de manière particulière ». Plus que jamais fidèle à sa position traditionnelle, l’Algérie réaffirme dans ce contexte que la question du Sahara occidental « relève fondamentalement d’un processus de décolonisation inachevé et d’un droit à l’autodétermination inaccompli ». Le département dirigé par Ahmed Attaf rappelle en effet que le Sahara occidental « demeure un territoire non autonome au sens de la Charte des Nations unies, et que le peuple de ce territoire demeure titulaire du droit de disposer de lui-même, tel que consacré par la résolution 1514 (XV) de l’Assemblée générale, portant déclaration sur l’octroi de l’indépendance aux pays et aux peuples coloniaux ». Toute démarche ou tout plan de règlement qui s’inscrit en dehors de ce cadre « ne sert pas la cause du règlement de ce conflit, tout comme il n’altère en rien ses données fondamentales, telles que reconnues par l’Organisation des Nations unies et ses principaux organes, dont l’Assemblée générale, le Conseil de sécurité et la Cour internationale de justice », conclut le texte des Affaires étrangères. En somme, rien ne change aux yeux d’Alger suite aux déclarations de Marco Rubio, faites à l’issue de sa rencontre avec Nasser Bourita, ministre marocain des Affaires étrangères. « Les États-Unis reconnaissent la souveraineté marocaine sur le Sahara occidental et soutiennent la proposition d’autonomie sérieuse, crédible et réaliste du Maroc, comme seule base d’une solution juste et durable au différend », a indiqué la porte-parole du Département d’État, Tammy Bruce, dans un communiqué rendant compte de l’entretien entre Rubio et Bourita. Pour rappel, l’Algérie, forte d’une position alignée sur le consensus international, n’a pas hésité à entrer en crise diplomatique avec l’Espagne en mars 2022, puis avec la France en juillet 2024, après que les gouvernements de ces deux pays ont exprimé leur soutien au plan marocain. Reste à savoir si l’Algérie se limitera cette fois-ci à l’expression minimaliste de ses regrets, ou si elle convoquera Elizabeth Moore Aubin, ambassadrice des États-Unis à Alger, pour des explications.
H. Khellifi
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