Les travaux de réalisation de toilettes publiques attenantes au siège de la Nahia et de la Kasma des moudjahidine à El Hammadia, dans la wilaya de Bordj Bou Arreridj, ont été achevés sans intervention, et ce, indique-t-on, malgré l’implication personnelle du wali qui aurait envoyé une commission d’enquête pour situer les responsabilités de cette décision. Ni la cheffe de daïra ni le président de l’Assemblée Populaire Communale (APC) ne sont intervenus pour arrêter les travaux de ce projet controversé. Cette situation, considérée comme inédite en Algérie, est perçue par plusieurs observateurs comme « une utilisation inappropriée des symboles nationaux ». De nombreux témoignages recueillis au siège de l’Organisation Nationale des Moudjahidine (ONM) au niveau local font état d’un mécontentement. L’implantation de ces installations à proximité du siège de l’ONM suscite une insatisfaction sociale et visuelle qui, selon certains, pourrait porter atteinte à la symbolique du lieu. D’après les informations recueillies, ce projet a été approuvé par la commission technique de la daïra, qui a validé cet emplacement dans un procès-verbal « sans prendre en compte ses possibles conséquences et les réactions de l’opinion publique ». Au niveau local et au sein du bureau de wilaya de l’ONM, des voix s’élèvent qualifiant la situation d’ « inadmissible » et d’ « inacceptable », considérant qu’elle pourrait porter atteinte aux valeurs de la Révolution. Un fils de chahid demande une enquête approfondie sur le processus administratif qui a conduit au choix de ce terrain. Des préoccupations similaires sont également exprimées au sein de la société civile et du mouvement associatif, où l’on parle d’un « manque de respect envers la Révolution libératrice et ses acteurs ». Par ailleurs, le jardin public Houmari Babouche, à l’angle duquel ont été réalisées les toilettes publiques, connaît lui aussi une dégradation continue. Cet espace, qui constituait autrefois un lieu de repos et de fraîcheur appréciable, présente aujourd’hui un aspect négligé. La végétation qui y était plantée, créant un contraste favorable avec l’environnement urbain, a largement disparu. Aujourd’hui, le constat est amer : le jardin et ses espaces verts semblent laissés à l’abandon. Des fleurs, gazons et autres plants desséchés constituent l’image actuelle de ce jardin public régulièrement vandalisé et parfois occupé par des délinquants. Cette situation résulte non seulement de certaines carences dans la gestion locale, mais aussi du manque de civisme de certains citoyens qui ne respecteraient pas les règles d’hygiène et d’environnement. Pendant ce temps, des habitants d’El Hammadia observent avec perplexité les publications des autorités locales sur leur page Facebook, montrant des sorties régulières sur le terrain pour suivre le taux de réalisation et d’avancement de projets sectoriels, alors que ces derniers relèvent de la responsabilité directe des membres de l’exécutif de la wilaya dans leurs secteurs respectifs. Dans le même temps, une grande partie des préoccupations d’une population de plus de 20.000 habitants au seul chef-lieu de la commune est délaissée.
Ahmed Saber / RC
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