
On ne peut s’empêcher de poser cette question, quand on observe avec quelle facilité le gouvernement d’Emmanuel Macron change son fusil d’épaule s’agissant de la conduite à tenir à l’égard de notre pays. Alors que beaucoup, en France comme en Algérie, n’ont pas encore savouré la reprise des relations entre les deux pays, à la faveur de l’entretien téléphonique entre les deux Présidents et la visite de Jean-Noël Barrot à Alger, voilà que les forces du mal viennent court-circuiter ces retrouvailles. La mise sous mandat de dépôt d’un fonctionnaire au consulat d’Algérie à Paris, accusé injustement d’être impliqué dans la soi-disant tentative d’enlèvement du voyou « influenceur », est en effet un coup de poignard dans le dos de l’Algérie. Comment croire en effet les bonnes intentions des autorités françaises de relancer le partenariat entre nos deux pays, quand la justice française met aux arrêts un officiel algérien et défend un énergumène dont l’activisme odieux menace la sécurité nationale ? Quel crédit accorder aux autorités d’un pays comme la France, qui assure la protection d’individus sulfureux, légalement reconnus dans leur pays d’origine comme membre d’une organisation terroriste ? Par quelque bout que l’on prenne cette scabreuse affaire, qui va à n’en point douter empoisonner encore les relations entre Alger et Paris, on conclura qu’il s’agit clairement d’un coup tordu des milieux de la droite extrême et de l’extrême droite, qui voudraient entretenir la brouille. Leur objectif ? Utiliser la carte de l’Algérie et de l’immigration comme thème de campagne électorale, pour espérer des dividendes au soir de la présidentielle de 2027. À ce petit jeu malsain, le duo de choc Retailleau-Darmanin semble être à la manœuvre, pour tuer dans l’œuf l’espoir naissant d’un réchauffement des relations entre l’Algérie et la France. Cette énième provocation contre l’Algérie porte, sans doute, la double signature de ces deux personnages et candidats potentiels à la succession de Macron. Il est dommage que les deux ministres usent et abusent des montages grossiers autour du guignol « Amir dz », pour porter un coup fatal au début de la fin de la brouille entre nos deux pays. C’est dire qu’après la visite qualifiée de « réussie » de Jean-Noël Barrot en Algérie, Darmanin serait mieux inspiré de rester chez lui. L’Algérie n’est pas un fourre-tout.
Par Imane B
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