Qu’est-ce qui se passe dans les établissements scolaires, notamment les collèges et les lycées ? Quelle est cette réalité que l’on dit porteuse de dérives, qui a poussé le ministère de l’Education nationale à lancer l’alerte via ses directeurs de wilayas ? Dans une note officielle, la tutelle tire la sonnette d’alarme à propos de certains comportements et addictions jugés alarmants, qui se propagent dans les rangs des élèves. En tête des préoccupations, le « paracétamol challenge », apparu aux Etats-Unis et qui est en train de se répandre dans de nombreux établissements du secondaire. Le phénomène même s’il est à ses débuts, suscite une grande inquiétude en contraignant le ministère de l’Education nationale à solliciter ouvertement l’intervention des parents d’élèves. Le « paracétamol challenge », filmé et partagé sur les réseaux sociaux, consiste à avaler le plus de doses de médicament et de tester sa résistance. Encore très marginal, le phénomène fait déjà peur à cause des conséquences graves que pourrait entrainer une surconsommation de ce médicament. Et il n’y a pas que ça. D’autres pratiques, devenues courantes jusqu’à être banalisées dans un milieu en pleine mutation sur tous les plans, sont aujourd’hui dénoncées par la tutelle, qui a décidé de prendre des mesures fermes pour rétablir l’ordre. L’usage immodéré des téléphones portables, la consommation de tabac, mais également de boissons dites énergisantes en périodes d’examens ont incité le ministère à réagir. La question est de savoir maintenant si ses responsables sont réellement en mesure de s’opposer à une tendance universelle, véhiculée par le Net. Toute action répressive ne pourrait qu’aggraver la situation. Ce n’est certainement pas en renforçant la surveillance et en organisant des campagnes de sensibilisation que nos lycées en particulier vont retrouver le climat studieux d’antan. Il faut remonter le temps ; ce qui est quasi impossible. Que faire face à cette situation ? Quelle est la démarche la plus propice pour « reconstruire un environnement scolaire sain, propice à l’apprentissage, au respect mutuel et à la réussite » ? Il est à rappeler que durant des décennies ; le phénomène a pris de l’ampleur vers la fin des années 1980, les responsables de l’éducation nationale n’ont pas accordé une grande importance à une pratique qui s’est généralisée en un temps record, et qui consiste à brûler livres et cahiers en fin d’année scolaire. Comment inverser la tendance aujourd’hui sans essayer de s’adapter et de s’imprégner de l’état d’esprit de cette jeunesse. La valorisation du matériel pédagogique est une priorité, qui interpelle l’ensemble de la société. L’école algérienne est aujourd’hui menacée directement par une multitude de comportements, qui se sont accumulés au fil des ans. L’heure est à la mobilisation citoyenne.
Mohamed Mebarki
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