
Invité par la radio Europe 1 pour exprimer ce qu’il pense après avoir été cité par l’agence de presse algérienne APS, qui n’a fait que rappeler son allégeance prouvée et confirmée à l’égard de l’extrême-droite française, Mohamed Sifaoui s’est tout de suite mis dans son rôle de pourfendeur de l’Algérie, conformément à son statut de transfuge consentant, qui n’attendait qu’un signe de ses maitres pour déclencher toute la haine, qu’il ressent envers son pays d’origine. Sans pudeur et sans le moindre soupçon de morale, il a déversé toute sa rancune malveillante avec une ignominie et une indignité extrême contre l’Algérie, en prenant soin de dissoudre sa veulerie dans une attaque d’une violence inouïe contre l’Etat algérien et ses représentants. Faisant preuve d’une effronterie incomparable, il a appelé le président français à intervenir. Une attitude ignoble qu’il a toujours adopté depuis le jour où il accepté de servir de fantoche à ceux qui l’ont pris en charge. Mais que dissimule la personnalité de celui qui est devenue au prix de multiples bassesses, un journaliste expert en investigation doublé d’un politologue dont l’idole n’est autre que Bernard-Henri Lévy ? « Si je devais témoigner de l’engagement d’un seul homme, d’un seul journaliste, d’un seul écrivain, d’un seul philosophe, bref d’un intellectuel, contre le fléau obscurantiste de l’islamisme, et je devais livrer un seul nom, ce serait celui de Bernard-Henri Lévy qui me viendrait à l’esprit », s’était-il exclamé en 2014. Mohamed Sifaoui semblait bien connaître le code d’accès aux éditions Grasset où régnait en maître absolu, B.H.L, celui à propos duquel Pierre Vidal-Naquet avait dit : « Qu’il s’agisse d’histoire biblique, d’histoire grecque ou d’histoire contemporaine, B.H.L. affiche dans tous les domaines la même consternante ignorance, la même outrecuidance ». Et avant d’accéder au statut de supplétif, que faisait-il ? Il avait bien essayé de lancer un quotidien généraliste en Algérie à la fin des années 1990. Pour attirer l’attention sur lui, il avait confectionné un premier numéro où il accusait feu Ahmed Benbella d’être le véritable chef du GIA ! Ça n’a pas marché comme il le voulait. Déçu, il est parti rejoindre ceux, qui avaient tenté de l’infiltrer dans les rangs des services de renseignements algériens. Depuis, Mohamed Sifaoui est devenu un des agents servant à « commercialiser » dans l’espace franco-maghrébin, cette image du juif qui a enduré toutes les souffrances et devant lequel le monde entier doit désormais se prosterner. Il était obligé de l’incarner en pourfendant l’islamisme dans des écrits « consommables » qui font beaucoup plus dans la propagande que dans l’étude pondérée. La référence au nazisme n’était qu’un subterfuge qui lui a permis de s’entourer de tous les alibis afin de jouer le rôle du musulman-juif, cette nouvelle catégorie humaine de troisième type. Le terrorisme en Algérie, les maquis de la Mitidja, la terreur urbaine et les assassinats, il a dû en entendre parler. Ça doit être un film d’horreur, un thriller inhumain ou une monstruosité sans pareille. En tous les cas, l’idée d’exploiter cette filière « très à la mode » autrefois, a réussi à l’emballer au point de monter ses propres scénarios, où il tenait bien évidemment le rôle principal, dans une guerre qu’il n’a jamais vécue. En peu de temps, il est devenu l’orateur en chef le plus sollicité à chaque fois que les musulmans se manifestent. Invité à donner son avis sur l’affaire des caricatures danoises, il a tout fait pour marquer les esprits avec un discours alarmiste. Selon lui, les protestations contre ces caricatures n’étaient que « la partie immergée de l’offensive généralisée contre le monde occidental. Si l’on n’y prend garde, les athées ne pourront plus blasphémer, les chrétiens seront privés de porc, et le prêt à intérêt sera banni des banques occidentales ». C’était complètement ridicule et aberrant de parler de porc et de prêts à intérêts dans un monde qui courait à sa perte, éclaté par toutes sortes de conflits, et où l’islam est souvent « inculqué » de façon déviée et faussaire qui porte préjudice à cette religion. Il était plutôt question des graves déséquilibres économiques et technologiques qui constituent aujourd’hui une réelle menace pour la stabilité internationale. Mais il manquait de perspicacité. Une qualité qui l’avait quitté à l’instant même où il a commencé à trop fréquenter l’improvisation.
Mohamed Mebarki
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