178 views 4 mins 0 Comment

La France rappelle son ambassadeur : La crise entre Alger et Paris s’enlise

Deux jours après l’expulsion de douze diplomates français travaillant à Alger, la France réagit. Le président Emmanuel Macron a décidé de renvoyer autant de diplomates algériens travaillant dans l’ambassade d’Algérie à Paris et dans des consulats algériens à travers la France et rappelle l’ambassadeur de son pays pour consultation. Dans un communiqué rendu public hier en fin de journée, la présidence française indique que «les autorités algériennes prennent la responsabilité d’une dégradation brutale de nos relations bilatérales » et se dit « consternée » par la décision des autorités algériennes d’expulser douze agents diplomatiques « servant auprès de notre ambassade à Alger ». Cette décision qui « méconnait les règles élémentaires de nos procédures judiciaires est injustifiée et incompréhensible », ajoute l’Elysée qui indique qu’il va désormais appliquer la réciprocité.En plus de l’expulsion des diplomates algériens, la présidence française annonce qu’Emmanuel Macron « a décidé de rappeler pour consultations l’Ambassadeur de France à Alger, M. Stéphane Romatet. » Une réponse également à une décision similaire prise en juillet dernier par le gouvernement algérien qui avait « retiré » l’ambassadeur d’Algérie à Paris suite à la reconnaissance par la France de la « souveraineté du Maroc » sur le Sahara Occidental.   Malgré ces décisions, la présidence française ne perd pas espoir de reprendre le dialogue avec notre pays. » L’intérêt même de la France et de l’Algérie est de reprendre le dialogue. Le Président de la République appelle les autorités algériennes à faire preuve de responsabilité dans le cadre du dialogue exigeant et constructif engagé le 31 mars dernier avec le Président algérien », a indiqué le communiqué de la présidence française. Samedi dernier, l’Algérie a annoncé avoir expulsé douze diplomates français en signe de protestation contre la mise sous mandat de dépôt d’un agent consulaire algérien, accusé d’avoir participé à une opération de « kidnapping » contre le youtubeur algérien Amir Boukhors, réfugié en France et poursuivi en Algérie dans différentes affaires d’escroquerie et considéré par les autorités algériennes comme terroriste. Pourtant, quelques jours avant cet incident, les deux pays ont réactivé leurs relations bilatérales et étaient prêts à reprendre la coopération dans tous les domaines. La visite à Alger du ministre français des Affaires Etrangères le dimanche 6 avril a permis de renouer un dialogue rompu depuis juillet dernier. En plus de la question du Sahara Occidental, la détention en Algérie de l’écrivain Boualem Sansal a été exploitée en France par les milieux de l’Extrême droite pour s’en prendre à notre pays. Paris a demandé la libération de l’écrivain condamné à 5 ans de prison pour « des raisons humanitaires ».Ce nouvel épisode ne va pas s’arrêter de sitôt. Car, à coup sûr, l’Algérie va réagir dans les mêmes proportions.

Akli Ouali

Comments are closed.