
Le marché noir de la devise continue de prospérer en tissant sa toile et en implantant ses réseaux à travers tout le pays, tout en faisant du square Port Saïd une place forte de cette activité informelle mais tolérée. Son démantèlement, plusieurs fois annoncé, s’avère un processus fort complexe, qui nécessite des conditions économiques et financières appropriées. Il est à rappeler qu’en juillet 2020 et dans une déclaration tonitruante, reprise par le quotidien arabophone Echorouk, le ministre des Finances d’alors avait exprimé l’intention du gouvernement d’aller vers l’éradication du marché parallèle des devises. Aymen Benabderrahmane avait indiqué que son département, en collaboration avec d’autres institutions, est déjà à pied d’œuvre pour l’élaboration d’une batterie de mesures à cet effet, en affirmant que « le marché parallèle des changes est appelé à disparaître ». En renforçant la lutte contre le phénomène de blanchiment d’argent et le fléau de la surfacturation des produits importés, les pouvoirs publics pourraient réussir à inverser les tendances. L’ouverture officielle de bureaux de change officiel ferait le reste. En attendant, le change parallèle fait toujours l’actualité. Hier, au square Port Saïd, le billet de 100 euros s’est échangé contre 25.800 dinars, soit 258 dinars pour un euro. Comment expliquer cette nouvelle hausse de la monnaie européenne ? Existe-t-il un rapport entre cette flambée et le report à une date ultérieure de l’entrée en vigueur du nouveau montant de l’allocation touristique de 750 euros ? En l’absence d’un véritable avis autorisé émanant d’un expert en questions financières, ce sont les spéculations, qui tentent de donner des indications à propos de cette tendance haussière. Une tendance que certaines sources médiatiques lient à la hausse de l’euro face au dollar sur le marché monétaire international. La monnaie européenne a gagné 9 % face au dollar depuis le début de l’année. En ce qui concerne la monnaie américaine, le taux de change s’est stabilisé à 1 dollar contre 235 dinars, soit 23.500 dinars contre 100 dollars. Selon une estimation publiée par TSA, « l’écart entre l’euro et le dollar s’est aussi répercuté sur les cotations officielles de la monnaie nationale ». Dans les cotations de la Banque d’Algérie de ce dimanche, l’euro est affiché à 150,47 dinars au cours de la vente, contre 150,65 dinars jeudi dernier. Quant au dollar, il a été affiché hier à 132,33 dinars au cours de la vente, contre 133,38 dinars dans les cotations de la fin de la semaine dernière.
Mohamed M
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