
La gare routière Est, récemment au cœur de vives critiques, a connu des améliorations significatives ces dernières semaines. Toutefois, malgré ces progrès bienvenus, l’attente d’une nouvelle infrastructure plus adaptée demeure une préoccupation majeure pour les usagers et les transporteurs. Lors de notre visite sur place hier, samedi 26 avril, nous avons pu constater plusieurs changements positifs dans l’organisation et le fonctionnement de cette infrastructure stratégique. L’évolution la plus remarquable concerne l’accès facilité pour les familles accompagnées de bagages à l’intérieur de l’enceinte. Désormais, elles peuvent stationner temporairement près de l’arrêt des taxis en provenance de Constantine, un espace judicieusement situé à proximité immédiate des quais d’embarquement. Cette nouvelle disposition permet aux passagers de déposer plus aisément leurs proches et leurs bagages, éliminant ainsi les longues et pénibles marches sous un soleil parfois accablant, valises à bout de bras et enfants à surveiller. Les voyageurs peuvent maintenant accéder plus sereinement aux quais de départ, ce qui améliore considérablement leur expérience globale. Cette mesure a été particulièrement saluée par de nombreux usagers, notamment les familles avec enfants en bas âge, les personnes âgées ou les malades, pour qui les déplacements dans l’enceinte de la gare représentaient auparavant un véritable parcours du combattant. Les témoignages recueillis sur place font unanimement écho à un sentiment de soulagement face à cette évolution tangible. Cependant, malgré ces avancées, certaines problématiques persistent, notamment en ce qui concerne les services annexes comme l’envoi de colis. A ce propos, Ahmed, un transporteur assurant la desserte vers le Sud, a tenu à apporter son témoignage : « Je n’ai jamais rencontré de problème particulier. Il y a des gens qui n’ont pas les moyens, alors nous transportons leurs colis gratuitement. Il n’existe pas de tarif fixe, cela dépend des situations individuelles. Nous essayons de rester compréhensifs envers les citoyens ». Ce témoignage souligne qu’en dépit de l’absence d’un cadre tarifaire standardisé, une solidarité de fait s’est instaurée entre certains transporteurs et les usagers en difficulté. Néanmoins, au-delà de ces améliorations ponctuelles, un besoin fondamental demeure largement insatisfait : celui de la nouvelle gare routière, dont la construction est prévue au lieudit Troisième kilomètre. Ce projet, objet de nombreuses attentes tant de la part des transporteurs que des citoyens, n’a toujours pas vu le jour, générant une frustration croissante parmi l’ensemble des parties prenantes. La gare actuelle, malgré les récentes améliorations, peine encore à répondre adéquatement aux exigences d’une wilaya aussi dynamique que Jijel. Sa capacité limitée, une organisation parfois chaotique aux heures de pointe, ainsi que l’insuffisance d’espaces dédiés aux divers services (embarquement, dépose-minute, expédition de colis) entravent quotidiennement son bon fonctionnement. Les professionnels du transport dénoncent régulièrement cette insuffisance d’infrastructures adaptées, qui freine considérablement leur activité, tandis que les voyageurs expriment leur mécontentement face à des conditions d’accueil qu’ils jugent en deçà des standards attendus. Le projet de nouvelle gare est donc perçu comme une nécessité urgente pour désengorger l’actuelle structure et améliorer radicalement la qualité de service. Sa mise en exploitation permettrait non seulement de fluidifier la circulation à l’intérieur de l’enceinte, mais aussi d’offrir un espace mieux aménagé, plus fonctionnel et conforme aux normes modernes en matière d’accueil et de sécurité des passagers. En attendant, l’absence d’une échéance claire pour la livraison de cette nouvelle infrastructure entretient un climat d’incertitude parmi les acteurs du secteur et les usagers réguliers. Notre tentative de rencontrer les responsables de la direction locale de la Société de gestion des gares routières d’Algérie (Sogral) s’est heurtée à leur absence, le jour de notre visite coïncidant avec un week-end et un jour férié. Cette rencontre a donc été reportée à une date ultérieure, afin d’obtenir plus d’informations sur le sujet. Nous y reviendrons…
M. B
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