171 views 3 mins 0 Comment

Nouvelle flambée de l’euro : Le change parallèle impose sa loi

Au haut lieu du marché noir de la devise, un euro s’est échangé contre 261 dinars, avant-hier jeudi, au Square Port Saïd d’Alger ! La veille il s’échangeait encore contre 260,50 et contre 258 dinars il y a 13 jours. Le 30 mars passé, l’euro s’échangeait à 253,5 dinars. En un mois, la monnaie unique européenne a ainsi gagné 7,5 dinars sur le marché parallèle et se trouve à un dinar de son record, atteint le 9 décembre, au lendemain de l’annonce de l’augmentation de l’allocation touristique. Comme souvent, en l’absence d’un avis autorisé, ce sont les spéculations qui occupent le haut du pavé pour expliquer cette énième flambée. Après s’être interrogées sur un quelconque rapport entre la hausse de l’euro et le report à une date ultérieure de l’entrée en vigueur du nouveau montant de l’allocation touristique, les mêmes sources reviennent à la charge et lient bel et bien cette nouvelle flambée au retard pris dans l’entrée en vigueur de la mesure. Pour rappel, d’environ 100 euros par an actuellement, il est prévu que l’allocation touristique passe à 750 euros. Prévue pour la mi-avril, l’entrée en vigueur devait réduire considérablement le recours au marché noir des devises. On imagine déjà l’impact sur tout un réseau, dont l’économie est structurée de manière globale autour du blanchiment d’argent. Mais l’effondrement des cours n’a pas eu lieu, au bonheur de ceux qui détiennent et commandent les mouvements et les transactions du marché parallèle. L’envolée prise par l’euro, après avoir dégringolé pendant 20 jours, où 1 euro s’est échangé contre 242 dinars, ouvre la voie à toutes sortes de spéculations. En ce qui concerne le dollar américain, les choses sont restées stables, le billet vert continuant de s’échanger contre 236 dinars. Les Algériens devront-ils encore attendre pour se libérer définitivement du diktat des barons qui contrôlent le marché noir des devises, qui ne répond à aucune logique économique connue ? Depuis quelque temps, la situation est devenue insoutenable, aussi bien pour les citoyens que pour les pouvoirs publics, qui semblent cette fois-ci déterminés à concrétiser le vieux projet des bureaux de change, qui ne servent pas obligatoirement les intérêts de certains groupes bien introduits dans le circuit. Lors de sa visite de fin mars à Oran, le ministre des Finances avait indiqué que l’entrée en vigueur de la nouvelle allocation touristique se fera « quand toutes les conditions seront réunies » et il convient de souligner que la Banque d’Algérie n’a pas encore publié le nouveau règlement fixant les conditions d’application du nouveau droit de change.

Mohamed M.

Comments are closed.