
En dépit des nombreuses mises en gardes, qui leur ont été adressées à titre individuel ou collectivement à l’occasion de conclaves organisés par la fédération algérienne de football, de nombreux présidents de clubs s’obstinent à faire la sourde oreille, en continuant à faire des déclarations polémiques aux lourdes conséquences. Cette fois, il s’agit de Mohamed Laroussi Bensaci, président du MB Rouissat, un club de de Ouargla qui évolue en deuxième division amateur, groupe centre-est. Ce responsable d’une équipe qui joue l’accession, a été l’auteur d’un dérapage verbal, dont il n’a pas mesuré les répercussions. A l’issue du match rejoué à huis-clos entre le MB Rouissat et l’USM El Harrach, dont la victoire est revenue à l’équipe locale, il s’est laissé entrainer dans une attitude de dépit, en faisant une déclaration, qui ne va manquer de déclencher des réactions. Il a déclaré intempestivement que tous les « clubs algériens qui ont été fondés avant l’indépendance étaient ceux des colons français ». De graves propos qui remettent en cause le passé glorieux de nombreux clubs algériens, nés durant la période coloniale. Obligés pour la plupart, pour ne pas dire tous, à se soumettre à l’administration coloniale et à son règlement, ces clubs n’avaient pas hésité pour autant à s’engager dans le mouvement national. Imprégnés de la culture nationaliste et indépendantiste, ils ont été d’un apport considérable dans l’émergence d’une conscience patriotique au sein du peuple algérien en général et la jeunesse en particulier. Certains clubs ont été crées avec la caution de hauts dirigeants du mouvement national. Après le déclenchement de la lutte armée sous l’égide du FLN historique, des dizaines de joueurs, qui évoluaient dans les rangs de l’Entente de Sétif, le Club sportif constantinois, l’USM Oran, la JS Kabylie, l’USM El Harrach, l’AS Khroub ou l’US Biskra, à titre d’exemple, se sont engagés dans l’ALN et se sont scarifiés pour l’indépendance de l’Algérie. Ce que le président du MB Rouissat semble ignorer c’est que le mouvement sportif à l’instar du mouvement culturel a grandement contribué à la lutte de libération nationale. « C’est une victoire pour Ouargla et les habitants du Sud. Nous sommes un club algérien. Ce club est considéré comme un enfant de l’Algérie, puisqu’il a été créé en 1964, soit deux ans après l’indépendance », a-t-il dit. « Quant aux autres clubs dont on parle et qui ont été fondés avant l’indépendance, ils étaient les clubs des colons. Avant 1962, nous étions sous le joug du colonialisme. Il n’y avait pas de clubs algériens. À cette époque, il n’y avait que l’équipe du Front de libération nationale », a-t-il ajouté, sans prendre la peine de prendre la mesure et la gravité de ses insinuations, qui ne vont pas manquer de faire réagir les dirigeants des clubs concernés. Avant d’être enrôlés comme professionnels par les clubs français, pour répondre présents par la suite à l’appel de la nation, les Rachid Mekhloufi, Abdelhamid Kermali, Saïd Amara, Ali Doudou et les autres avaient entamé leur carrière en Algérie.
Mohamed M
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