
À l’occasion du 80ème anniversaire des massacres du 8 mai 1945, Constantine a rendu un vibrant hommage aux martyrs de ces massacres tout en célébrant le patrimoine cinématographique national. Avant-hier, jeudi 8 mai, le wali, Abdelkhalek Sayouda, accompagné des autorités locales, a présidé les cérémonies commémoratives de la Journée nationale de la Mémoire, marquant huit décennies depuis les événements tragiques qui ont coûté la vie à plus de 45.000 Algériens. La culture servant de passerelle entre le passé et le présent, les célébrations ont pris une dimension artistique particulière cette année. Le wali et sa délégation, entourés de nombreux artistes et professionnels du septième art, ont inauguré plusieurs projets culturels majeurs. Parmi ceux-ci figure la réouverture de la salle de cinéma de la Maison de la culture Malek Haddad, entièrement rénovée et rebaptisée en l’honneur de l’artiste cinématographique Tahar Hannache. Un moment fort de cette journée a été l’ouverture de l’exposition « Cinéma de la Mémoire », comprenant un pavillon dédié au réalisateur Ammar Laskri, cinéaste ayant porté la cause algérienne à travers ses œuvres qui immortalisent l’histoire glorieuse du pays, ses luttes et ses héroïsmes ancrés dans l’histoire. La manifestation cinématographique « Cinéma de la Mémoire et de la Résistance » a également été lancée avec la projection en avant-première du film national « Pour Toi » du réalisateur Khaled Lakbiche. Un documentaire sur Ammar Laskri a été programmé dans le cadre des journées du cinéma de la mémoire, placées sous le slogan « Dans chaque jeune bat le cœur d’un martyr ». Lors de la cérémonie, l’artiste Abdelhamid Rabia, président de l’association Lumières cinématographiques, a présenté une bibliographie détaillée d’Ammar Laskri, retraçant son parcours exceptionnel. Les artistes présents ont salué la mémoire de ce militant farouche aux principes inébranlables qui a porté l’Algérie à travers son art jusqu’à son dernier souffle. Le réalisateur Mohamed Hazourli a témoigné que Laskri avait fait connaître la cause algérienne par ses réalisations cinématographiques et œuvré à son internationalisation même après l’Indépendance, jusqu’à obtenir la Palme d’Or, une distinction unique dans le monde arabe et africain. En point d’orgue de cette journée commémorative, le wali a rendu hommage à la veuve de l’artiste défunt, Hassina Laskri, honorant ainsi le parcours exemplaire de son époux au service de la patrie à travers l’art et la création.
Rafik S.
Partager :