Les orages accompagnés de pluies persistantes et de chutes de grêle, qui touchent de manière régulière la région de Souk-Ahras depuis lundi 5 mai, causent bien des inquiétudes à la population locale. Les appréhensions des habitants sont malheureusement justifiées par les débordements spectaculaires des rivières ces derniers jours, caractérisés par des crues soudaines atteignant des niveaux catastrophiques en quelques minutes, comme cela a été le cas le mercredi 7 mai en fin d’après-midi dans la commune d’Ouillen, à hauteur de la mechta Boukebch, où un homme âgé de 76 ans a été emporté par les eaux de l’Oued Bouhmar. Le corps sans vie de la malheureuse victime n’a été retrouvé que le lendemain, jeudi 8 mai, en début de journée, après toute une nuit de recherches entreprises par les éléments de la Protection civile et de la Gendarmerie nationale. On notera à ce propos que des moyens humains et matériels conséquents ont été déployés lors de cette intervention d’urgence, qui a été suivie de bout en bout par le wali Abdelkrim Zinaï et les principaux responsables de la wilaya. Les fellahs de la région, d’abord satisfaits par les précipitations bénéfiques du mois d’avril, en sont à se demander si cette météo capricieuse, qui charrie avec elle un lot impressionnant d’inondations et de véritables tempêtes de grêle, n’allait pas occasionner des dégâts irréversibles aux cultures céréalières dans les communes du sud de la wilaya. Ceci d’autant plus que d’autres épisodes pluvieux sont annoncés pour les journées de dimanche 11 et jeudi 15 mai notamment, redoute l’un des exploitants agricoles de la daïra de Heddada, la plus touchée par les chutes dévastatrices de grêlons. Il rapporte qu’un virulent orage a concerné ladite localité, mercredi après-midi, impactant les habitations et surtout les champs de blé avec parfois des dégâts importants. « Je n’ai jamais vu ça de ma vie. On aurait dit un tapis de grêle de plusieurs centimètres d’épaisseur, qui a tout recouvert à perte de vue », affirme-t-il. Et d’ajouter que le spectacle, s’il a fait le bonheur des plus jeunes, n’avait rien de réjouissant pour lui et les autres agriculteurs. « Des superficies de centaines d’hectares ont été complètement saccagées également dans les communes de Khedara, Bir Bou Haouch et M’daourouche, toutes situées dans la zone sud de la wilaya », déplore notre interlocuteur. Contacté par nos soins, le Directeur des Services Agricoles (DSA), Abdelhakim Isset, confirme cette information, en assurant que des expertises ont été d’ores et déjà été lancées pour indiquer clairement le type de culture concerné et l’étendue géographique des dommages occasionnés par ce phénomène naturel. « Il est indispensable que nous ayons un aperçu global de la situation avant de nous prononcer sur l’étendue des éventuels dégâts enregistrés », indique ce responsable.
Ahmed Allia
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