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Tribunal de Sidi M’Hamed, : Neghza, Sahli et Hamadi encourent 10 ans de prison

Les trois candidats à la candidature pour la présidentielle du 7 septembre 2024, Saïda Neghza, Belkacem Sahli et Abdelhakim Hamadi, risquent de lourdes peines d’emprisonnement. Impliqués dans une affaire d’achat et de vente de parrainages d’élus, nécessaires au dépôt de leurs dossiers de candidature, ils ont comparu en fin de semaine passée devant le juge près le pôle économique et financier du tribunal de Sidi M’Hamed, à Alger. À l’issue de l’audition des accusés, le procureur de la République a requis, avant-hier jeudi, une peine de dix ans de prison ferme, assortie d’une amende d’un million de dinars algériens, à l’encontre des trois personnalités. Le représentant du parquet a également demandé des peines de cinq à huit ans de prison contre les autres accusés dans cette affaire, parmi lesquels figurent des élus locaux, des membres de la Confédération Générale des Entreprises Algériennes (CGEA), des proches de Saïda Neghza – dont l’un de ses fils – ainsi que plusieurs citoyens impliqués dans le dossier. Le procureur a aussi requis la confiscation de tous les biens saisis dans le cadre de l’enquête, notamment des comptes bancaires, des véhicules et des biens immobiliers. Il a en outre demandé la confirmation du mandat d’arrêt international, émis contre le deuxième fils de Saïda Neghza, actuellement en fuite à l’étranger. Celui-ci est également poursuivi pour son implication présumée dans des opérations financières illégales. Pour rappel, l’affaire remonte au début du mois d’août 2024, lorsque le procureur général près la Cour d’Alger d’alors, Lotfi Boudjemaâ (actuellement ministre de la Justice, NDLR), avait annoncé l’ouverture d’« une enquête préliminaire approfondie sur l’achat de parrainages d’élus par certains prétendants à la candidature à la prochaine présidentielle ». Selon lui, « les services de l’enquête judiciaire de la Direction générale de la sécurité intérieure ont entamé une enquête préliminaire approfondie ayant révélé l’existence de trois niveaux, chaque niveau se rapportant à une catégorie spécifique ». « Plus de 50 élus auditionnés ont reconnu avoir reçu des sommes allant de 20.000 à 30.000 DA en échange de leur parrainage en faveur de ces prétendants à la candidature », avait-il précisé, ajoutant que « dix personnes ayant servi d’intermédiaires dans la collecte et la remise des fonds entre ces élus et les candidats ont fait l’objet d’une enquête. » Et d’affirmer : « l’achat de voix ne saurait rester sans conséquences ; le glaive de la loi sera intransigeant vis-à-vis de quiconque porte atteinte au bon déroulement de l’élection, à sa crédibilité et à sa régularité. » Le procureur général a également souligné que les services de police judiciaire « poursuivent et élargissent l’enquête préliminaire diligentée, afin d’identifier et de poursuivre toute personne impliquée de près ou de loin, sous la supervision du parquet du pôle pénal spécialisé dans les affaires de lutte anticorruption », rappelant que la loi électorale criminalise « la manipulation des voix, l’octroi de dons ou d’avantages, en argent ou en nature, ainsi que la promesse de services ».

Samir Rabah

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