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Cédé à 1.800 dinars le kilo à Jijel : Le thon rouge fait son grand retour

Le marché central de Jijel a retrouvé des allures de fête avant-hier samedi 10 mai, porté par l’arrivée inattendue d’un produit de la mer aussi rare qu’apprécié : le thon rouge, surnommé localement « l’obstiné ». Proposé à 1.800 dinars le kilo, ce poisson prisé a rapidement attiré une foule de consommateurs, créant une animation particulière dès les premières heures de la matinée. Ce poisson, apprécié tant pour sa qualité nutritionnelle que pour sa chair savoureuse, a séduit de nombreux citoyens venus spécialement pour s’en procurer. Selon plusieurs vendeurs, cette variété de thon, réputée pour sa résistance lors de la capture – d’où son surnom – est particulièrement recherchée en cette période. « Je préfère acheter du thon rouge, surtout à ce prix. C’est un poisson de grande valeur nutritive. Il est riche en protéines, en oméga-3 et c’est très bon pour la santé. En plus, tous mes enfants en mangent avec plaisir, même les plus jeunes », témoigne Ahmed, un père de famille originaire d’un quartier populaire de Jijel, rencontré alors qu’il attendait patiemment son tour devant l’étal. Ce constat est partagé par Fateh, un sexagénaire au regard vif, ancien marin-pêcheur aujourd’hui à la retraite : « J’ai travaillé toute ma vie sur les bateaux. Le thon, je le connais bien. C’est un poisson noble, combatif en mer et délicieux dans l’assiette. Je suis content de voir qu’on en trouve encore du bon, ici à Jijel. Avant, on en ramenait régulièrement, mais ces dernières années, c’est devenu plus rare ». L’ancien marin souligne également un aspect culturel important : « Le poisson frais, c’est dans notre tradition. C’est l’identité de notre ville. Les jeunes doivent comprendre cette richesse. Voir les gens faire la queue pour acheter du bon poisson local, ça me réchauffe le cœur ». Ces témoignages, empreints à la fois de fierté et de nostalgie, traduisent le lien fort entre la population jijelienne et la mer. L’engouement observé autour de la vente du thon rouge illustre non seulement l’attachement des citoyens à une alimentation saine et locale, mais aussi leur désir de renouer avec une tradition maritime qui fait partie intégrante de l’identité régionale. À travers des initiatives similaires, la valorisation des produits de la mer – en particulier ceux issus de la pêche artisanale – pourrait jouer un rôle central dans la redynamisation du marché local, tout en préservant le lien historique entre les habitants et leur littoral. Un lien que ni le temps, ni les mutations économiques ne semblent pouvoir effacer.

M. Bouchama

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