
Les buissons d’herbes champêtres croissent jusqu’au seuil des bâtiments. Malgré les efforts déployés pour son entretien et sa modernisation, le chef-lieu de wilaya présente toujours des aspects désolants de ruralité. En effet, l’esthétique urbaine est mise à rude épreuve en de nombreux endroits de la ville et l’état de la cité du 20-Août 1955 et de Hay Bouttout est édifiant en ce sens : les deux quartiers sont tout simplement envahis, en ce mois de mai, d’herbes champêtres, à tel point qu’on s’y croirait en rase campagne. Ils sont pourtant situés dans la périphérie immédiate du centre-ville et abritent de nombreux cabinets médicaux, des bureaux d’avocats, de notaires et de comptables agréés, des pharmacies, des supérettes, des cafés, des restaurants et des administrations publiques. Si le ramassage des ordures ménagères s’est visiblement amélioré depuis qu’il est assuré par l’entreprise publique Mila-Net, l’entretien des esplanades des immeubles, en revanche, est encore loin des attentes des locataires. Faute d’intervention des services de voirie municipaux, les herbes qui ont poussé à la fin de l’hiver ont eu le temps de croître et de former de véritables fourrés, masquant jusqu’aux entrée des bâtiments. En effet, les terrains s’étendant devant et derrière les locaux d’habitation, supposés être des aires de jeux pour les enfants des quartiers, ne sont plus qu’une « savane » formée d’une dense végétation sauvage, semblable à celle qu’on rencontre dans les champs. Aussi, les performances des services municipaux chargés de l’entretien de ces terrains sont vivement critiquées par les riverains. « Rares sont les fois où l’on a fauché la végétation qui envahit ces lieux au printemps. Certaines années, elle reste là jusqu’à ce qu’elle dépérisse toute seule, à la fin de l’été », nous dira un habitant de la cité du 20-Août 1955. Celui-ci préconise une opération de désherbage avant l’été, en affirmant que les années passées, ces fourrés ont été infestés de reptiles pendant la saison des chaleurs, sans parler des insectes – abeilles, moustiques, guêpes – que ces herbes attirent au printemps. On nous indique, en outre, que l’été dernier, un feu de broussailles a été enregistré dans ce quartier, ce qui a nécessité l’intervention des pompiers. Aussi, les riverains interpellent-ils les gérants de la ville, leur demandant d’intervenir pour débarrasser leurs cités de la hideuse physionomie qui est la leur et préserver la quiétude des résidents. A bon entendeur !
Kamel B.
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