Le marché de l’automobile continue d’être tendu, avec des prix astronomiques pour des véhicules qui sont loin de les valoir, dans une situation où il n’y a aucun équilibre entre l’offre et la demande. Pourtant, depuis les reprises annoncées en octobre 2022 par le Président Tebboune, les importations financées par l’État ont connu un rebond considérable, pour une valeur globale de 564,9 millions de dollars US en 2023 et d’un milliard de dollars en 2024, soit une augmentation de 50 % en un an. Des chiffres qui ont été révélés par le ministre du Commerce extérieur et de la Promotion des exportations, Kamel Rezig, en réponse à une question orale d’Ahmed Beldjilal, député du Mouvement de la Société pour la Paix (MSP) destinée au Premier ministre. S’agissant des autres mesures prises dans le but d’assurer la stabilité du marché, le ministre évoque des « autorisations temporaires » pour l’importation de véhicules neufs, précisant que cette autorisation relève de la Commission mixte composée du ministre de l’Industrie et de celui du Commerce extérieur. Et d’ajouter à ce propos que lesdites autorisations sont accordées en tenant compte des besoins du marché et en prenant également en considération les véhicules produits localement, dans le cadre des contrats de partenariat avec les étrangers, dont les Italiens et les Chinois. Dans « la langue des chiffres », pour reprendre la formulation du communiqué du ministère du Commerce extérieur, on apprend que sans être massives, les importations ont connu un coup d’accélérateur durant les années 2023 et 2024. En témoignent « les agréments accordés à pas moins de 20 agents agréés en 2023 », après avoir déposé leurs dossiers sur la plateforme du ministère, souligne le communiqué. Après la démarche de domiciliation bancaire, lesdits agents ont pu importer 288.099 véhicules, toutes marques et tous types confondus, pour la somme globale de 2,572 milliards de dollars, en vertu des quotas qui leur sont attribués par la Commission mixte. Selon les chiffres de la direction nationale des Douanes, l’importation de véhicules dans le cadre de la vente en l’état pour les trois dernières années (2022, 2023, 2024), porte sur un total de 17.255 véhicules, pour une enveloppe de 2,14 milliards de dollars US. En revanche, neuf agents agréés n’ont pu importer que la moitié du quota qui leur est octroyé par la commission technique, soit 125.296 véhicules, pour 1,77 milliard de dollars, ajoute le communiqué. À ces importations sur les deniers de l’État, il faut ajouter celles entrant dans le cadre de l’importation des véhicules de moins de trois ans, qui viennent d’ailleurs de reprendre, après une suspension datant du mois d’octobre par le ministère de l’Intérieur. Malgré ces importations (étatiques et privées), le marché de l’automobile reste sous tension, sans compter le problème adjacent, à savoir celui de la pièce détachée, qui fait partie de la même problématique.
H. Khellifi
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