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Assiette foncière « détournée » à Berrahal (Annaba)  : Des citoyens saisissent Abdelmadjid Tebboune

Le choc puis l’amertume et la colère. Voilà ce qui résume la tendance générale à Berrahal, après le détournement d’une assiette foncière de cinq hectares, devant abriter d’importants équipements publics, au profit des logements de lAgence de lAmélioration et du Développement du Logement (AADL). Déçus et en colère, les habitants ne comptent pas rester les bras croisés. Ils viennent de lancer un SOS pressant aux plus hautes instances du pays, dont le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, à l’effet de dépêcher une commission d’enquête sur ce « détournement » qui ne dit pas son nom. En outre, le choix du terrain « imposé », selon des sources crédibles, par la Direction de lUrbanisme, de lArchitecture et de la Construction (DUAC) avait été rejeté aussi bien par les élus que par la population locale. Initialement, cette assiette foncière, à Azri Mokrane, mitoyenne de la station Naftal du chef-lieu de la commune, appartenait au service agricole, rappelle-t-on, avant qu’elle ne soit déclassée il y a plus d’une dizaine d’années au profit des équipements publics, dont la faiblesse demeure le point noir à Berrahal. Elle devait abriter une dizaine d’infrastructures publiques d’envergure, entre autres, un hôpital, un commissariat principal de police, un centre des intoxications, un institut régional de formation en tourisme, un stade de football digne de ce nom et plusieurs autres équipements publics. Sur le site, à savoir le poste-4 Berrahal-centre, seules deux bâtisses ont été réalisées jusqu’ici, a-t-on constaté sur place : un centre pour handicapés et un Centre de Proximité des Impôts (CPI). Pourtant, ce n’est pas le foncier urbanisé qui vient à manquer du côté des localités de Guirrech et Tacha, où l’atteinte au grand jour au foncier de l’État est monnaie courante. Pourquoi la loi n’est-elle plus respectée à Berrahal, alors que ce genre de détournement d’assiettes foncières au détriment des équipements publics, qu’elles soient publiques ou privées, constitue une infraction juridique qui peut avoir de graves conséquences ? Il se produit lorsque l’usage d’un terrain est modifié contre la loi ou contre la destination initialement prévue, souvent au profit d’intérêts privés ou de spéculation immobilière. Pour la population, « cette pratique va incontestablement entraver le développement des équipements publics essentiels, comme les infrastructures sanitaires, éducatives, de la jeunesse et des sports ou les centres communautaires ». Il est vrai que ces investissements d’envergure injectés par l’État dans le développement de cette contrée du pays, depuis le plan de relance économique, ne manqueront certainement pas, une fois réalisés, de bouleverser entièrement le paysage et le quotidien du citoyen. Nous nous sommes rapprochés, à ce sujet, du DUAC d’Annaba. Concernant l’opération des choix de terrains au profit des programmes des 500 logements AADL, le responsable n’a pas souhaité commenter la situation. S’érigeant ainsi en ville satellite de la métropole, il est difficile pour Berrahal, estiment des observateurs, pour l’antique Aïn-Mokra, de jouer son rôle de nouveau pôle d’attraction avec le Grand Annaba, qui regroupe El-Hadjar, El Bouni et Annaba. À ce sujet, la population n’a pas la langue dans sa poche en direction des autorités locales concernées qui se sont montrées impuissantes devant de telles décisions abusives. En effet, des riverains n’y sont pas allés avec le dos de la cuillère en direction des autorités locales censées protéger et veiller sur les intérêts de la communauté.

B. Salah-Eddine

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