Une session de formation spécialisée destinée aux médecins des établissements pénitentiaires s’est tenue du jeudi 15 au lundi 19 mai à l’Etablissement Hospitalier Spécialisé (EHS) en psychiatrie de Madher, dans la wilaya de Batna.
Cette initiative, fruit d’un partenariat entre la Direction de la Santé et de la Population (DSP) et le ministère de la Justice, visait à améliorer la prise en charge des troubles mentaux en milieu carcéral. « La santé mentale en milieu carcéral ne doit plus être un angle mort du système de santé. Elle constitue un axe prioritaire de la politique publique, tant sur le plan sanitaire que sur le plan éthique », a déclaré un responsable de la DSP lors de la cérémonie d’ouverture. La formation, dispensée par une équipe pluridisciplinaire composée de psychiatres, psychologues cliniciens, juristes spécialisés en droit médical et praticiens expérimentés, a abordé plusieurs thématiques essentielles : détection précoce des troubles mentaux, prise en charge des patients en crise ou en isolement et respect des droits fondamentaux des détenus. Des ateliers pratiques et des échanges d’expérience ont permis de confronter les réalités du terrain à l’approche académique. Le directeur de l’EHS d’El Madher a souligné la nécessité de renforcer les passerelles entre les secteurs de la justice et de la santé, dans une logique de cohésion intersectorielle. À l’issue de cette session, les participants ont exprimé leur volonté d’appliquer les connaissances acquises dans leurs structures respectives. Cette initiative répond à un besoin urgent face à la complexité croissante des situations rencontrées dans les prisons, marquées par des cas de dépression, d’anxiété sévère, de troubles psychotiques et de tentatives de suicide. Les troubles mentaux représentent une part significative des pathologies recensées chez les personnes détenues. Il convient de noter qu’un réseau de coordination médicale en milieu carcéral est en cours de constitution à l’échelle régionale pour faciliter l’échange d’informations, le suivi des cas complexes et la mise en place de protocoles harmonisés.
Nasreddine Bakha
Partager :