C’est désormais acté. Salah Goudjil officialise son départ de la présidence du Conseil de la Nation, qu’il occupe depuis 2019. A la veille de l’installation des nouveaux membres de la chambre haute du Parlement, aujourd’hui le plus ancien (au Sénat depuis 2013) et néanmoins le plus âgé (94 ans) des sénateurs, a dressé, hier, une lettre aux membres de cette chambre les remerciant pour « leurs collaborations avec lui et rappelant également longuement le travail effectué par le Sénat sous sa présidence ». « (…) Je vous réitère le conseil des chouhadas : thalaw fi el Djazair (prenez soins de l’Algérie », écrit-il à l’adresse de ses désormais anciens collègues. Pour rappel, la Constitution l’empêche de briguer un nouveau mandat. L’article 134 de la Constitution stipule, en effet, que «le président du Conseil de la Nation est élu après chaque renouvellement partiel de la composition du Sénat. Il doit remplir les conditions prévues à l’article 87 de la Constitution ». La Cour constitutionnelle s’est prononcée également sur l’interprétation de l’article 122 de la Constitution de 2020, à la suite d’une saisine formulée par le président du Conseil de la Nation portant sur le nombre et la durée des mandats parlementaires, y compris celui du président de cette institution. Cet article souligne que « nul ne peut exercer plus de deux mandats parlementaires, consécutifs ou séparés ». Mais Salah Goudjil aura toujours l’honneur de présider une dernière réunion. C’est celle devant être organisée aujourd’hui. Cette séance, conformément aux dispositions de la Constitution et au règlement intérieur du Parlement comprendra la validation des mandats des nouveaux membres, suivie de l’élection ou le plébiscite du président du Conseil de la nation. La première réunion sera dirigée par un bureau provisoire, composé du membre le plus âgé et des deux plus jeunes, en attendant l’élection du nouveau président. Ce bureau assurera l’appel nominal des nouveaux membres. Par la suite, une commission de validation des mandats sera constituée, regroupant 20 membres, selon le principe de la représentation proportionnelle.
Nasri pour lui succéder
Par ailleurs, le nom du successeur de Salah Goudjil est presque connu. La fumée blanche était visible depuis quelques jours sur le toit du Conseil de la Nation. Un consensus s’est formé, notamment au sein du tiers présidentiels, autour du nom du juriste de Sétif, Azouz Nasri. Natif de Batna, l’homme a occupé plusieurs postes, dont : premier président de la Cour suprême (1995-–2001) et membre du Conseil constitutionnel (1989-1995). Nommé sénateur le 15 février 2022, au titre du tiers présidentiel pour un mandat de six ans, Azouz Nasri était aussi un ancien membre du parti Talaie El Hourriyet, fondé par l’ex-Premier ministre Ali Benflis, Azouz Nasri a également joué un rôle-clé lors des élections locales de 2017. En tant que membre du bureau politique chargé de la gestion du processus électoral, il avait alors dénoncé l’application rétroactive de la loi électorale ainsi que les obstacles rencontrés dans la collecte des signatures nécessaires.
Samir Rabah
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