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Exemption de visas pour les diplomates : « C’est à la demande de la France ! », réplique le MAE

Contrairement aux insinuations des autorités françaises, c’est Paris qui a « insisté » à plusieurs reprises pour que les deux pays signent un accord portant sur la suppression de visas pour les ressortissants détenteurs de passeports diplomatiques et de service. C’est en substance le sens d’un communiqué rendu public hier par le ministère des Affaires étrangères, en réponse à une information donnée par des médias français selon laquelle les citoyens algériens détenteurs de passeports diplomatiques devront désormais demander un visa avant de pouvoir entrer sur le territoire français. Avant d’aller dans le fond, le ministère des Affaires étrangères s’est arrêté sur la forme de la communication choisie par les autorités françaises. Ainsi, le gouvernement algérien « n’a pas manqué de constater que la communication française à ce sujet semble relever désormais d’une pratique curieuse et douteuse consistant à organiser grossièrement des fuites à des médias savamment sélectionnés par les services du ministère français de l’Intérieur et de la Direction générale de la police française », note le communiqué. Il ajoute que « c’est désormais par ce canal inhabituel que sont annoncées les décisions françaises dans un irrespect total pour les usages diplomatiques consacrés et dans une violation, toute aussi totale, des dispositions de l’Accord algéro-français de 2013 organisant l’exemption de visas au profit des détenteurs de passeports diplomatiques et de service. » Pour le gouvernement algérien, les autorités françaises avaient déjà violé cet accord signé d’abord en 2007 puis repris en 2013, en expulsant des ressortissants algériens détenteurs de passeports diplomatiques. Il s’est agi de l’ancien conseiller du président de la République, Abdelaziz Khelaf et de l’ambassadeur d’Algérie au Mali, parti en France pour une visite familiale puisque sa femme y résidait. « (…) ces violations ont fait l’objet d’un communiqué officiel des autorités algériennes les déplorant et mettant la partie française face à ses responsabilités en la matière », note le ministère des Affaires Etrangères. Dans le fond, le gouvernement algérien rappelle que c’est la partie française qui avait toujours insisté pour la signature d’un tel accord et que l’Algérie avait toujours refusé. « Ce n’est qu’en 2007, lorsque la partie française est revenue encore une fois à la charge sur ce même sujet, que la partie algérienne a fini par consentir à la conclusion d’un accord bilatéral portant exemption de visas au profit des détenteurs de passeports diplomatiques », précise le département de Ahmed Attaf. Il insiste que « l’Algérie n’a aucun intérêt particulier, ni aucun attachement significatif, à l’égard de cet Accord. Elle prend dûment acte de ce qui s’apparente à une suspension de fait de l’Accord de 2013 sans le respect par la France des procédures requises » qui font que la dénonciation d’un tel contrat doit se faire en informant la partie algérienne. Ainsi se poursuit le feuilleton à rebondissements des relations algéro-françaises !

Akli Ouali

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