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Son prix passe de 60 à 250 dinars le kilo à Jijel : La courge, victime de pratiques spéculatives ?

La courge, connue localement sous le nom de « kabouya », a vu son prix grimper en flèche. En l’espace de quelques jours, le kilo est passé de 60 à pas moins de 250 dinars, soit une hausse vertigineuse multipliée par plus de quatre, avons-nous constaté avant-hier, mardi 20 mai, lors de notre virée au marché du chef-lieu de wilaya. Ce légume, très apprécié dans les foyers jijeliens pour sa saveur douce et ses usages multiples, notamment dans la préparation de plats traditionnels tels que la soupe ou le couscous, est désormais devenu presque inaccessible pour de nombreuses familles. Dans les allées animées du marché, les réactions ne se sont pas fait attendre. De nombreux citoyens ont exprimé leur colère et leur incompréhension face à cette flambée soudaine, vécue comme un nouveau coup dur dans un contexte économique déjà difficile. « C’est le repas des pauvres », nous confie avec émotion Tahar, un sexagénaire et ancien agriculteur à la retraite. « Il n’y a même pas une semaine, je l’ai achetée à 60 dinars. Aujourd’hui, elle est à 250 dinars… ce n’est pas normal ! » Et d’ajouter, visiblement affecté : « C’est mon aliment préféré. Je la prépare en soupe ou avec du couscous. C’est simple, nourrissant et bon. Moi et mes enfants, on en mange souvent. Mais à ce prix-là, je ne peux plus me le permettre ». Pour Aami Ahmed, un autre habitué du marché, le constat est tout aussi amer. Cet homme âgé, père de famille nombreuse et retraité au revenu limité, partage avec nous son désarroi : « Cela fait des années que je viens ici chaque semaine pour acheter mes légumes. La courge a toujours été un aliment simple, bon marché et nourrissant. Aujourd’hui, elle devient un luxe pour les gens comme moi ». Il poursuit, la voix chargée d’amertume : « Avant, je pouvais en acheter deux ou trois kilos, et je préparais des plats pour toute la semaine. Maintenant, avec 250 dinars le kilo, je dois y renoncer, ou bien en prendre une petite quantité, qui ne suffit même pas pour un repas complet ». Certains commerçants tentent de justifier cette hausse inattendue par une raréfaction de l’offre sur les marchés locaux. Selon eux, des perturbations dans la chaîne d’approvisionnement, notamment liées aux conditions climatiques ou au transport, auraient provoqué une baisse de la disponibilité. D’autres évoquent une demande saisonnière en nette augmentation, coïncidant avec certaines habitudes culinaires locales qui mettent la courge à l’honneur. Mais ces explications ne convainquent pas les acheteurs, qui y voient plutôt le résultat d’une spéculation injustifiée. Cette situation a ravivé un profond mécontentement chez les citoyens, qui se sentent abandonnés face à la montée incontrôlée des prix. Beaucoup réclament une intervention urgente des autorités locales et nationales pour encadrer les prix, lutter contre les pratiques spéculatives et garantir une régulation efficace du marché des produits agricoles.

M. B.

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