
À l’instar de beaucoup d’autres localités de la wilaya, des habitants de la commune de M’chouneche se plaignent des lacunes et des déficiences constatées dans l’opération de ramassage des peaux d’ovins et de caprins générées par la célébration de l’Aïd al-Adha. Usant de la formidable caisse de résonance que sont les réseaux sociaux, ils ont publié des vidéos pour montrer des tas de toisons rassemblées en des lieux définis au préalable « mais qui n’ont pas été ramassées cinq jours après le jour de l’Aïd », précisent-ils. Les résidents s’insurgent contre cette situation en rappelant que cette matière rapidement putrescible, dont se dégage des odeurs pestilentielles, constitue un foyer d’insalubrité, une atteinte à l’environnement urbain ainsi qu’une perte inestimable pour le secteur des maroquiniers et des tisserands, est-il noté. « Cette année, nous avons été heureux d’apprendre que les pouvoirs publics avaient mis en place un dispositif de ramassage des peaux effectif dès le premier jour de l’Aïd. Dans leurs prêches, des imams ont diffusé l’information en insistant sur l’importance de cette opération pour l’économie nationale et sur ses vertus environnementales, sociales et sanitaires. Les citoyens ont fait preuve de civisme et de discipline en déposant les peaux aux endroits indiqués et en salant celles-ci pour faciliter le travail des collecteurs, des tanneurs et des producteurs de laine de mouton. Malheureusement, la pratique est en complète dichotomie avec la théorie et les vœux pieux. Plusieurs jours après la fête, on se retrouve avec des monceaux de peaux de moutons laissées à pourrir au soleil avec tous les désagréments qui s’en suivent. Nous réclamons une intervention rapide des personnes en charge de cette opération, dont la municipalité et les services de la direction de l’Industrie de Biskra », a déploré un habitant de Hai R’mal à M’chouneche, superbe village des Aurès mais qui est désormais enlaidi et empuanti par des points de collecte des peaux non traités à ce jour, et cela « malgré la célérité requise en l’occurrence », soulignent les riverains, embarrassés au plus haut point par cette défaillance caractérisée et avérée. A noter que plus de 27.000 peaux, dont 95 % de béliers, d’agneaux et de brebis, ont été ramassées à travers les communes de la wilaya à l’occasion de cette fête sacrificielle, a-t-on appris de sources autorisées.
H. Moussaoui
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