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Transparence et traçabilité financières : Traque de l’argent sale, priorité des priorités

Le blanchiment d’argent est considéré comme un des fléaux les plus pernicieux, qui entravent le développement durable et l’évolution économique et sociale de tout pays qui ne se dote pas de moyens capables de tarir une source alimentée par tous ceux, qui ont opté pour l’illégalité et les activités marginales. La corruption en premier lieu, l’argent provenant du trafic en tous genres, la manipulation des deniers publics… Malheur au pays, qui ne se dresse pas de toutes ses forces contre ces réseaux et leurs complices, qui brouillent les pistes et tentent d’effacer toute trace pouvant mener à l’origine de ces milliards de la « combine ». L’Algérie, qui multiplie depuis des années les mesures pour quitter la « liste grise » établie par le Groupe d’action financière (GAFI), organisation intergouvernementale de surveillance du blanchiment de capitaux et de financement du terrorisme, est aujourd’hui tenue de redoubler d’efforts afin de démontrer, preuves à l’appui, sa détermination dans la lutte contre cette « calamité ». Des preuves concrètes, qui doivent convaincre. Le rapport qu’elle doit présenter avant fin juin au GAFI déterminera en grande partie ses chances de sortie de la « liste grise ». « L’objet de ce rapport est de permettre à l’Algérie de sortir de la liste grise du GAFI dans les meilleurs délais », a affirmé le représentant de la Chambre nationale des notaires, dans une déclaration rapportée par le quotidien gouvernemental, El Moudjahid. Il est à rappeler que la Commission européenne, cette instance qui continue de s’opposer à la révision de l’accord d’association Algérie-UE, vient de s’aligner sur la position du GAFI. Elle l’a annoncé le 11 juin. Ce qu’il faut savoir, c’est que le blanchiment d’argent existe aussi en Europe, sauf que dans les pays de l’UE, il est limité à sa plus infime expression, mais aussi paradoxal que cela puisse paraitre, il est toléré quand sa provenance vient du sud de la Méditerranée ! L’attitude de la Commission européenne demeure suspecte, même si elle évoque un problème réel. Selon le représentant des notaires, les « entreprises, les actifs virtuels de la Banque d’Algérie et les organisations à but non lucratif sont ciblés par les mesures de lutte contre le blanchiment d’argent ». Celui-ci a également cité « les agents immobiliers, les marchands de métaux précieux et les notaires dont la profession est classée à haut risque par le GAFI ». « Les autorités chargées de la lutte contre le blanchiment d’argent sont tenues de mettre en place les critères et règlements y afférents et de s’assurer de leur respect absolu par les établissements concernés », a-t-il avancé. Dans le cadre du processus de lutte contre le blanchiment d’argent, les pouvoirs publics ont déjà procédé à l’interdiction du paiement en espèces dans les transactions immobilières, l’achat de yacht et de véhicules neufs ainsi que le paiement des assurances obligatoires ; une interdiction devant être renforcée et étendue à d’autres secteurs d’activité que l’argent provenant d’origines suspectes pourrait investir comme le milieu du football supposé professionnel, inondé par l’argent sale et les transactions louches. Dans ce milieu encore ouvert aux trafiquants de toutes sortes, on persiste dans une impunité presque totale à arranger les résultats des rencontres, à offrir à des joueurs sans talent, ainsi qu’à leurs « agents » affairistes, l’occasion de s’enrichir dans un contexte dominé par l’omerta. Il faudrait qu’un jour, l’Etat tire définitivement sa couverture à ces porteurs de sacs poubelle plein de fric, ces faux investisseurs, qui se dissimulent derrière le sponsoring pour échapper au contrôle et au fisc.
Mohamed Mebarki

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