
Le tribunal correctionnel d’El-Hadjar a condamné un professeur en orthopédie à quatre années de prison ferme et au versement de cinquante millions de dommages-intérêts pour corruption. Pour rappel, le praticien, surpris en flagrant délit, avait réclamé un pot-de-vin pour opérer un patient. Le représentant du ministère public avait requis dix ans de prison ferme et 200 millions de dédommagement lors de l’audience du jeudi 5 juin, veille de l’Aïd. Le procureur avait qualifié ce délit d’impardonnable, soulignant qu’il « émanait d’une personne rétribuée par l’État pour soigner gratuitement les patients des services de santé publique ». Le mis en cause, un universitaire âgé proche de la retraite et jouissant d’une notoriété reconnue, avait reconnu sa faute devant les juges. Il avait sollicité leur clémence et demandé à bénéficier de circonstances atténuantes, ce qui semble avoir influencé la décision finale du tribunal. L’arrestation du professeur remonte au mercredi 21 mai, lorsque les éléments de la gendarmerie nationale du groupement territorial d’Annaba l’avaient interpellé sur son lieu de travail au Centre Hospitalier Universitaire (CHU) Ibn Rochd. Il était soupçonné d’avoir accepté la somme de 45.000 dinars pour procéder à l’opération d’un malade. La direction de la wilaya de la Santé et l’établissement hospitalier s’étaient immédiatement démarqués de cet incident, précisant dans un communiqué qu’il relevait du « comportement individuel de ce praticien » et ne touchait « nullement les valeurs détenues par les personnels médical, paramédical et administratif de l’établissement ». Le procès avait été reporté à deux reprises : une première fois à la demande de la victime, puis une seconde fois à la demande du prévenu, avant d’aboutir à ce verdict définitif.
Ahmed Chabi
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