
Les travaux de la route reliant la Zone d’Expansion Touristique (ZET) touristique à la plage de Djenane El Bey ne sont toujours pas terminés, alors même que ce projet est présenté comme une priorité stratégique. À l’arrêt depuis mars à cause d’une grève dans l’entreprise chargée de l’achèvement, le chantier peine à repartir. Cela fait environ six mois depuis le choix d’une nouvelle entreprise pour la prise en charge de sa réalisation. Pour des observateurs, l’entreprise ne semble pas en mesure de livrer dans les délais. Aux yeux d’opérateurs qualifiés dans le domaine des travaux publics, il y a anguille sous roche. « Comment expliquer alors que les travaux de réalisation de ce projet avaient été ‘retirés’ à une entreprise de renommée nationale, à savoir l’Algérienne des Travaux Routiers (Altro), et ‘confiés’ au profit d’une entreprise dont le professionnalisme en matière de réalisation de viaducs fait totalement défaut ? », s’interrogent-ils. À noter que la Société Algérienne des Ponts et Travaux d’Arts (SAPTA), pour sa part, a été maintenue. Des sources proches du dossier évoquent aussi des travaux de la route « bâclés, réalisés dans la précipitation, qui pourraient compromettre la durabilité de l’infrastructure ». Tant que l’impunité reste la règle et la reddition des comptes une exception, les routes comme celle de Djenane El Bey ne mèneront nulle part – sauf, peut-être, à une énième gabegie financée sur fonds publics, à moyen terme. D’ailleurs, lors d’une récente visite sur les lieux, le chef de l’exécutif de la wilaya d’Annaba se serait montré très déçu devant la faiblesse de la cadence des travaux et aurait demandé des comptes. À rappeler qu’à la fin du mois de décembre 2024, « l’arrêt des travaux de ce projet structurant, dont le taux d’avancement des travaux avoisinait les 70 %, avait incité les services de la direction des Travaux publics à mettre fin à l’accord, et ce, conformément aux lois en vigueur », selon un communiqué de la wilaya. Et d’ajouter qu’un « nouveau souffle avait été injecté au profit de cette infrastructure, à travers la mobilisation des moyens nécessaires pour sa réception dans les meilleurs délais ». Cette route reliant la zone touristique de Ras El Hamra (Annaba) au site balnéaire d’Oued Bakrat (Seraïdi), tant attendue par la population, donnera sûrement, une fois réalisée, un nouveau look de ville moderne à la Coquette. Longeant la grande bleue, cet ouvrage est d’une longueur de six kilomètres, avec quatre viaducs d’un total de 1.000 mètres linéaires, dont le plus important dépasse les 450 mètres de longueur. Malheureusement, le rêve caressé des habitants ne sera vraisemblablement pas exaucé concernant cette route, pour cette saison estivale.
B. Salah-Eddine
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