
Le député du parti El Adala a interpellé le ministre de la Culture et des Arts sur l’état de dégradation préoccupant de la Citadelle hafside d’Annaba. Dans une lettre officielle, l’élu attire l’attention du ministre sur « la nécessité de se pencher sur la situation de ce monument historique classé au patrimoine national en 1968 ». Cette forteresse vieille de huit siècles se trouve aujourd’hui livrée aux aléas du temps et aux agressions de marginaux qui la fréquentent. Malgré plusieurs campagnes de nettoyage menées par des associations locales et la direction de la Culture et des Arts d’Annaba, le monument continue de se dégrader. Un projet de transformation en musée avait été évoqué, mais aucune concrétisation n’est à ce jour visible. Selon les historiens, la citadelle a été construite en 699 de l’Hégire par le gouverneur hafside Abou Mohamed Salah Ben Mansour, sur instruction du souverain de la partie orientale de l’Algérie, Abou Zakaria, qui siégeait à Béjaïa. Comprenant que Bouna ne pouvait résister aux agressions venant de la mer, ce dernier ordonna l’édification de cette forteresse sur la colline de Djebel Abed. L’ensemble architectural comprenait des donjons, des tours et une importante mosquée appelée « Jamaâ El Kasba ». Cependant, les lieux subirent d’importantes modifications durant la colonisation française. Pendant la Guerre de libération nationale, l’armée française a transformé cette forteresse en lieu de détention, de torture et d’exécutions sommaires de patriotes algériens. Selon les témoignages, les dépouilles des victimes étaient jetées à la mer. À l’aube de l’Indépendance, la Citadelle Hafside a été occupée par des habitations précaires qui ont été démantelées par l’ancien wali d’Annaba, Baghdadi Laalaouna. Ces populations ont été relogées en 1983 vers l’ancien Camp des Anglais, devenu aujourd’hui la ville d’Echatt.
Ahmed Chabi
Partager :