L’ouverture de la Grande Mosquée d’Alger (Djamaa el-Djazair) aux fidèles prend l’allure d’une Arlésienne. Malin celui qui dira quand est-ce que ce magnifique monument religieux qui a fait couler beaucoup d’encre et de salive mais surtout de dollars, sera enfin ouvert à toutes les prières y compris celle très symbolique du vendredi. Ce ne sera manifestement pas pour demain, tant même les autorités concernées ne sont pas en mesure de s’avancer sur une date. C’est d’ailleurs la lecture qui pourrait être faite du communiqué rendu public hier par l’administration qui gère la Grande mosquée à savoir que la prière du vendredi ne sera autorisée qu’une fois levées les «réserves techniques, logistiques et sécuritaires ». Autrement dit les fidèles qui attendent avec impatience de pouvoir enfin accomplir la prière du vendredi dans ce joyau architectural devront… attendre. Et pour longtemps encore peut être puisqu’aucune date n’a été annoncée pour la levée de ces fameuses «réserves». Faut-il rappeler, en effet, que la Grand Mosquée d’Alger devait être inaugurée à la fin de l’année 2018 au même titre que la nouvelle aérogare d’Alger par l’ex président feu Abdelaziz Bouteflika dans ce qui était censé être une inauguration-évènement qui allait servir de carburant au 5ème mandat. Sauf que, entre temps, avait soufflé la foudroyante bourrasque du Hirak qui avait emporté Bouteflika, son projet de 5ème mandat et reporté sine die l’inauguration de «Jamaa el-Djazair» qui faisait figure de projet phare de ses « injazat ». Trois ans plus tard, ce majestueux monument qui s’étale sur 20 hectares environ avec une superficie générale de 400 000 m2 à Mohammedia sur la baie est d’Alger, reçoit toute sorte de visiteurs mais pas de fidèles. Les portes de la troisième plus grande mosquée du monde après celles de La Mecque et de Médine, restent hélas encore fermées. Son recteur, Mohamed Mamoune El kacimi El Housseini qui a rang de ministre, ne fait pas trop de chose depuis sa nomination le 10 mars 2022, mis à part recevoir des délégations officielles qui viennent apprécier la beauté architecturale de l’édifice et prendre des selfies du haut du minaret qui culmine à quelques 230 m d’altitude. A quand donc l’ouverture effective de ce phare culturel national qui va être à coup sûr, une destination touristique en plus de sa vocation de centre de rayonnement religieux ? Il est difficile à ce stade d’oser une quelconque date tant on ne connait pas la nature exacte des réserves « techniques, logistiques et sécuritaires » qui empêchent l’ouverture concrète de la Grande Mosquée d’Alger. Aux fidèles , il ne reste plus qu’à prier pour que ce grand moment arrive le plus vite possible.
Par Imane B.
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