Mais quelle mouche a-t-elle donc piqué le Président de la Commission de l’Union africaine, M. Moussa Mahamat Faki ? Ou plus exactement, à quoi joue-t-il ? Et au profit de qui ? Ces questions coulent de sources quand on apprend que ce haut (ir)responsable de l’Union Africaine s’est permis avec une incroyable désinvolture, d’accorder des lettres de créances à une diplomate marocaine se présentant faussement en qualité de «Représentante permanente» de l’Union du Maghreb Arabe auprès de l’Union Africaine !Depuis quand ce poste de «représentant permanent» de l’UMA existe alors même que l’institution en elle-même à savoir l’Union Maghrébine est en état de mort clinique et ses structures en hibernation depuis des années ?Moussa Mahamat Faki a clairement dépassé ses limites sur ce coup-là. Il s’est posé comme un support du Maroc en voulant lui donner un autre siège et une autre tribune au sein de l’Union Africaine sur le dos des autres pays du Maghreb et notamment l’Algérie. Et comme il fallait bien s’y attendre, l’Algérie n’a pas laissé passer cette nouvelle supercherie du Président de la Commission Africaine en dénonçant ce comportement «irresponsable» de Moussa Faki qui s’apparente au mieux à un coup de pouce au Makhzen au pire à un alignement bête et méchant. Dans un communiqué rendu public hier, l’Algérie a exprimé son «profond étonnement» face à la décision «désinvolte et irréfléchie» de recevoir les soi-disant «lettres de créances» d’une «Représentante permanente» de l’Union du Maghreb Arabe auprès de l’Union Africaine !Pour le ministère des affaires étrangères, ce comportement «irresponsable est d’autant plus inadmissible qu’il intervient après des démarches pressantes des autorités algériennes auprès de la Commission de l’Union Africaine, afin de considérer sans objet cette prétendue nomination qui, conformément aux textes régissant le fonctionnement l’Union du Maghreb Arabe, ne relève aucunement des prérogatives du Secrétaire général de l’UMA, dont l’ultime mandat a définitivement pris fin le 1er août 2022, sans possibilité de prorogation, mais qui par cette énième imposture sert l’agenda tracé par son pays de résidence». L’Algérie tient à clarifier qu’elle n’a jamais été consultée au sujet de cette nomination qui s’est faite en dehors des règles prévues par le Traité instituant l’UMA de février 1989, lesquelles exigent dans le cas d’espèce le vote à l’unanimité des Etats-membres au niveau du Conseil des ministres des affaires étrangères de l’UMA .Le communiqué du MAE souligne qu’en acceptant cette «grossière mise en scène protocolaire », le Président de la Commission de l’Union Africaine cède à une «opération de manipulation malsaine». C’est pourquoi, l’Algérie attend de la Commission de l’UA qu’elle clarifie sa position définitive sur cette «violation flagrante et inacceptable» des règles protocolaires et juridiques, sans préjudice de mesures éventuelles en fonction de l’évolution de cette affaire.
Par Imane B
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