L’auditorium Mouloud Kacem Nait Belkacem de l’université Ferhat Abbas de Sétif abrite, depuis avant-hier, jeudi 27 avril, et jusqu’aujourd’hui, samedi 29 avril, les travaux du premier congrès international d’oncologie radiothérapie. Ce conclave est organisé par la Société Algérienne d’Oncologie Radiothérapie (SAOR), en étroite collaboration avec le service d’oncologie-radiothérapie du Centre de Lutte Contre le Cancer (CLCC) AbdelghaniMokhtari de Sétif. Il est placé sous le signe : « Se réunir est un début, rester ensemble est un progrès, lutter contre le cancer est notre réussite ». Le comité scientifique a concocté un riche programme de conférences hybrides présentées par des spécialistes venus de plusieurs pays, dont la France, la Tunisie, la Jordanie et les Etats-Unis d’Amérique. Deux thèmes phares ont été retenus, à savoir l’évolution technologique de la radiothérapie en Algérie et l’association entre radiothérapie et traitements médicamenteux. La présidente d’ASRO, la professeure Khadidja Boudaoud, a tenu à préciser que ce premier congrès organisé par la société savante a pour objectif d’assurer une formation médicale continue et d’échanger les expériences avec les professionnels algériens et étrangers, en présentiel et par visioconférence. A noter que cette société, agréée au mois de septembre 2022, compte pas moins de 200 membres dont des médecins, des physiciens et des manipulateurs exerçant à travers quarante wilayas du pays. Ainsi, les quinze centres du pays sont représentés dans le bureau de l’association. « Cette année, nous avons eu des problèmes liés aux pannes des treize accélérateurs Varian. Ils ont été réglés. Même les accélérateurs de Sétif ont été réparés. En effet, les trois appareils sont fonctionnels, ce qui fera diminuer les délais de prise en charge des patients », dira le professeur Boudaoud, médecin-chef du service oncologie radiothérapie du CLCC de Sétif. A ce propos, la présidente de la société n’a pas caché le fait que lorsque les appareils étaient en panne, les délais ont dépassé les quatre à cinq mois. Actuellement, le nombre de personnes prises en charge est de 60 à 70 par jour et par machine, a-t-elle assuré. Notre interlocutrice s’est montrée très optimiste quant à la prise en charge des cancéreux durant les prochaines années au vu de l’ouverture des nouveaux centres de Tiaret, Djelfa, Mostaghanem et Laghouat. De son côté, le professeur Afiane a présenté une communication relative à l’évolution de la radiothérapie en Algérie. Il a énuméré les progrès réalisés en matière d’installation d’accélérateurs en Algérie de 1962 à 2023. Il a rappelé que le nombre est passé de deux appareils installés respectivement à Alger et Oran à 55 appareils répartis à travers les quatre coins du pays. L’intervenant a indiqué, cependant, que le manque se fait toujours sentir. « Le nombre est toujours insuffisant car nous avons besoin de pas moins de 90 appareils. En Algérie, on enregistre chaque année 50.000 nouveaux cas déclarés sur les quarante millions d’âmes que compte la population, sans compter les personnes non recensées et les quelques 20 % de cas qui récidivent », dira le médecin-chef du centre de radiothérapie oncologie de Blida. Et d’ajouter que le problème du manque de médecins spécialistes, de physiciens et de paramédicaux ne se pose pas. Il est même possible, selon lui, d’ouvrir d’autres centres sans recourir aux étrangers, à l’instar du centre de Chlef et Laghouat qui seront ouverts prochainement.
Faouzi Senoussaoui
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