L’Algérie a de tout temps constitué un pôle d’intérêt aux yeux des Américains. Que ce soit de par sa position géographique, ses ressources naturelles ou son influence historique et politique, elle a toujours occupé une place privilégiée dans les études prospectives américaines. Même lorsque les relations, entre les deux pays semblaient crispées, Washington n’a, en aucun moment, essayé de prendre ses distances avec un pays, que les décideurs US, quelle que soit leur tendance, considèrent comme « insoumis » et « rebelle » impossible à « domestiquer » ou à mettre sous tutelle. Au niveau de la capitale fédérale américaine, les politiciens ainsi que les lobbies gravitant autour des cercles de décision, on s’est continuellement appliqué à maintenir des rapports fluides avec Alger, même au plus fort moment des crises internationales. Mais, aussi paradoxal que cela puisse paraitre, les relations économiques entre les deux pays n’ont jamais dépassé un certain seuil. En dehors du secteur de l’énergie où les Américains sont omniprésents, le reste des domaines a été faiblement investi. Ce n’est que durant les dernières années, que la situation a commencé à évoluer en faveur d’une forte volonté dans le but de donner à la présence américaine en Algérie une dimension économique à la hauteur des perspectives établies en commun accord par les deux pays. Lors d’une récente visite à Aïn Temouchent, l’ambassadrice des Etats-Unis en Algérie a confirmé la nouvelle tendance. Elisabeth Moore Aubin a exprimé ouvertement l’intention de son pays d’investir dans les domaines du tourisme et l’agriculture. La diplomate américaine a indiqué que l’Ambassade US en Algérie dispose de deux bureaux pour l’économie et l’agriculture, appelant les opérateurs à s’y rapprocher afin de « renforcer les mécanismes de coopération et d’échanges économiques, et créer des relations de partenariat entre les entreprises des deux pays ». Elle a ajouté qu’il est question également de créer une ligne aérienne directe reliant Alger et New York, qui « contribuera à renforcer le volume des échanges économiques bilatéraux et impulser ce domaine ». Le 2 février dernier, la diplomate américaine a salué lors d’une rencontre avec Amar Belani, le secrétaire général du ministère des Affaires étrangères, les efforts déployés par les autorités algériennes dans le but d’améliorer le climat des affaires dans le cadre de la nouvelle loi sur l’investissement, qui a apporté des garanties législatives et des avantages fiscaux aux investisseurs étrangers. En décembre 2022, Aymen Benabderrahmane, et en marge de sa participation aux travaux du sommet Etas-Unis-Afrique, avait rencontré une délégation composée d’hommes d’affaires américains, en présence de membres du Conseil d’Affaires algéro-américain. La rencontre avait permis aux deux parties d’avoir une idée sur les opportunités d’investissement en Algérie. Il est à noter que depuis quelques années, des publications américaines spécialisées dans le business, dont la notoriété est confirmée, consacrent régulièrement des articles à l’Algérie, en la présentant comme une « destination attractive » pour les investisseurs américains. « Les opportunités sont considérables et dans tous les domaines », notent ces publications. Dans un de ses rapports sur le climat des investissements dans le monde, le département d’Etat américain a indiqué que l’Algérie « offrait un potentiel important pour les compagnies américaines en matière d’investissement ». En attendant la matérialisation de ces intentions, il va falloir monter à l’offensive de la part des Algériens.
Mohamed Mebarki
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