En visite de travail avant-hier, mardi 2 mai, à Biskra, le ministre de la Santé, Abdelhak Saihi, a insisté sur la nécessité de passer à la vitesse supérieure en termes de numérisation du secteur. « L’objectif n’est pas de numériser pour numériser, mais plutôt pour arriver à une gestion plus efficiente et à une meilleure prise en charge des malades par la facilitation de l’activité diagnostique des praticiens de la santé offerte par les nouvelles technologies », a-t-il souligné. Le ministre a estimé qu’à la faveur de la réalisation de plusieurs projets dont certains sont achevés tandis que d’autres seront incessamment lancés, la wilaya de Biskra se caractérisait par « des horizons prometteurs et des perspectives certaines en matière de santé publique ». Ce qui en fera un pôle médical et universitaire d’envergure nationale, a-t-il soutenu. A ce propos, il a annoncé la réalisation prochaine d’un Centre Hospitalier Universitaire (CHU) à Biskra, lequel sera doté de tout l’encadrement professoral, médical et paramédical, de laboratoires et des services thérapeutiques requis. « Biskra recueille les fruits des efforts du ministère de la Santé, menés depuis des années pour lui permettre d’accéder à une complète autonomie dans la prise en charge des malades de toutes les disciplines et spécialités médicales. Toutes ces réalisations y préparent le terrain à un développement et une bonification des soins prodigués aux habitants. Nous poursuivons l’ambition de l’extirper de la gestion centralisée et d’y appliquer une approche basée sur la santé de proximité. A ce titre, les salles de soins, au nombre de 97, devant devenir des centres de soins et de prévention, ont un rôle crucial à jouer dans la couverture sanitaire des communes. Les plans du ministère de la Santé sont de répondre aux besoins de chaque région selon ses spécificités », a déclaré l’hôte de la Reine des Ziban. Accompagnée des autorités locales, le ministre a donné le coup d’envoi de la construction d’un hôpital de 240 lits situé à Hai Courses. Cet établissement sanitaire devant être réalisé en 32 mois sera pourvu d’un service de chirurgie neurologique et d’un Centre Anti-Cancer (CAC). Abdelhak Saihi a rendu visite aux malades du centre Emir Naif d’hémodialyse et des maladies urinaires et rénales, où des patients se sont plaints de l’absence d’un néphrologue et des longues heures d’attente pour être dialysés. La délégation ministérielle a fait un crochet vers la commune de Branis, sise à vingt kilomètres au nord de Biskra, pour y inspecter une polyclinique pilote dans la digitalisation des services. Concernant le nouvel hôpital de soixante lits de la commune d’El Kantara, lequel pâtit depuis des lustres de défauts de construction avec des murs fissurés, des affaissements de terrain et des fondations ne répondant pas aux normes, une opération de réhabilitation sera planifiée dans les semaines à venir, a-t-on appris. En réponse à l’épineux problème des spécialistes affectés dans les wilayas du sud et qui repartent dès leur service civil accompli, le ministre a assuré que dès janvier 2024, des solutions seraient proposées pour offrir à ces médecins des conditions de vie et de travail dignes et des contrats de travail avantageux. Ce qui permettrait de les retenir et les encourager à se sédentariser dans le sud, a-t-il dit. A ce propos, le numerus clausus est loin d’être atteint pour une population dépassant les 900.000 âmes, remarque-t-on. « Même si nous enregistrons un manque de médecins dans certaines spécialités médicales dans toutes les wilayas du sud, Biskra reste particulièrement bien nantie, avec 184 spécialistes. Le problème du manque de praticiens spécialisés sera bientôt résolu », a conclu Abdelhak Saihi.
Hafedh Moussaoui
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