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M’Chouneche s’impose dans la région sud-est : La maladie d’Alzheimer aura son unité de soins

Une session de formation sur les troubles de la mémoire, particulièrement sur la maladie d’Alzheimer, s’est déroulée, du vendredi 28 au dimanche 30 avril, à l’établissement hospitalier spécialisé en psychiatrie « colonel Si El Haoues » de M’Chouneche. Elle avait pour objectif de doter les praticiens de la santé d’un savoir théorique sur la maladie d’Alzheimer pour, in fine, aboutir à l’ouverture de la première unité de soins spécialisée pour la région sud-est du pays, a-t-on appris. Cette session a été parrainée par la direction de la Santé de la wilaya de Biskra. Elle était destinée aux psychiatres, aux psychologues et aux médecins généralistes, lesquels auront la charge de démultiplier les connaissances acquises vers leurs collègues. Elle a été encadrée par la docteure Sonia Sehim, cheffe de l’unité de soins psychiatriques de l’hôpital Hocine Drid d’Alger. Dans un premier temps, tous les aspects liés à la prégnance, aux causes, aux effets et aux remèdes actuellement expérimentés dans le monde contre cette maladie, touchant plus de 100.000 personnes en Algérie, ont été passés en revue. Au second volet, les participants ont été soumis à des cas pratiques, à travers des consultations gratuites de patients ouvertes à la population le troisième jour de cette formation, a-t-on constaté. La maladie d’Alzheimer est un type de démence qui provoque des troubles de la mémoire, de la pensée et du comportement. Ses symptômes apparaissent subrepticement et s’aggravent avec le temps pour interférer avec les tâches quotidiennes du sujet. Celui-ci a des difficultés à planifier ou à résoudre des problèmes simples, à exécuter des tâches domestiques et professionnelles ordinaires, à comprendre les images et les relations spatiales. Il se retrouve en situation de confusion avec le temps et les lieux. Pour diagnostiquer la maladie d’Alzheimer, les médecins ont recours au test des cinq mots ou test de Dubois, à celui de l’horloge et à celui de la reconstitution d’un puzzle rudimentaire. L’analyse anatomique du cortex cérébral par IRM (Imagerie par Résonnance Magnétique) permet de confirmer le diagnostic de la maladie d’Alzheimer dans 80 % des cas. Selon les statistiques de l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS), quelque 36 millions de personnes sont touchées par la maladie d’Alzheimer dans le monde. Chaque année, on enregistre 7,7 millions de nouveaux cas. Le nombre de malades devrait doubler tous les vingt ans, a-t-il été mis en avant.

Une structure hospitalière très attendue

« Au cours de la centaine de consultations effectuées sous la supervision de la docteure Sonia Sehim, nous avons pu ausculter des patients effectivement atteints de la maladie d’Alzheimer mais aussi d’autres atteints de maladies dégénératives du cerveau qui lui sont apparentées. Ce sont des patients vivant des moments difficiles tant pour eux que pour leurs familles, lesquelles se plaignent de ne pas trouver de structures médicales à même de les aider. Il faut savoir qu’un malade d’Alzheimer a des idées délirantes et des hallucinations abolissant son appréhension de la réalité, transformant sa vie et celle de ses proches en un véritable calvaire. Pour pallier cette situation, l’ouverture d’une unité de soins spécialisée pour les malades atteints d’Alzheimer, couplée à une maison thérapeutique, s’impose. Cette dernière structure prodiguera aux malades, pouvant être internés durant une journée, des cours de réapprentissage des gestes courants et des tests d’orientation dans un espace domestique. Cette maladie est à cheval entre la psychiatrie et la neurologie. Le but est de nouer des liens entre ces disciplines scientifiques, ne serait-ce que pour apporter des solutions thérapeutiques ou, à défaut, atténuer les effets de cette maladie sur les patients et leurs familles, véritablement en détresse et en mal de prise en charge dans la région. Environ cinq pour cent de la population âgée est atteinte d’Alzheimer s’étendant de plus en plus au quadragénaires et quinquagénaires. C’est la  maladie dégénérative et démentielle la plus fréquente en Algérie », a précisé Otmane Tolba, médecin-psychiatre et président du conseil médical de l’hôpital psychiatrique de M’Chouneche. A noter que les traitements pharmaceutiques actuels n’ont pas d’effets notables sur l’état des patients. Mais ils permettent un tant soit peu d’améliorer le comportement social des malades et d’atténuer le processus neurodégénératif du cerveau. A ce propos, les spécialistes rappellent qu’une bonne hygiène de vie associée à une activité physique régulière et des occupations ludiques et culturelles soutenues réduisent considérablement les risques d’apparition de cette maladie invalidante.    

H. M.

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